Enfin ! Le nouvel album de Michel Polnareff : Tout ça pour ça ?

On ne l’attendait plus. Et coucou le revoilou, Michel Polnareff nous revient. Enfin ! Dixième album studio en cinquante ans de carrière. Et si nous avions eu tort d’attendre ?

C’est une légende, une star, un Artiste extraordinaire ! Nous sommes en 1991. Dans mon Walkman auto-reverse, je mets la cassette d’Enfin !, le nouvel album tant attendu de Polnareff. J’enfile mon perfecto, je prends mes clés, et j’appuie sur On. Le son de la cassette me signalant que c’est en Dolby passe rapidement puis on en vient aux choses sérieuses.

Tout commence par Phantom, un morceau qui pourrait être utilisé comme générique de l’Agence Tous Risques ou de Champs-Elysées. On s’attend à tout moment à voir débarquer le présentateur ami des chiens, avec son légendaire haussement de sourcils, en costard Bayard, récitant péniblement le nom de ses invités. Viennent ensuite quelques morceaux qui ne sont pas sans rappeler les récents albums de l’homme aux cheveux bouclés. Notamment Sumi, avec sa voix sous-mixée et son refrain, Sumi répété non stop, que l’on peut rapprocher de Y A Que Pas Pouvoir Qu’On Peut, sorti il y a six ans.

Vient ensuite Grandis Pas, un titre piano voix, composition parfaite, jolies paroles pour son fils Louka. L’Artiste n’a absolument pas perdu de son sens de la mélodie. C’est rassurant ! On reste avec Louka pour Louka’s Song, où on entend d’ailleurs le fils de la star. Ce disco sautillant ressemble à une sorte d’hommage à Lipstick, morceau que l’homme aux lunettes blanches a composé il y a quinze ans, en 1976. Oui, Polnareff fait des hommages à… lui-même ! Un peu comme lorsqu’Alain Delon parle de lui à la troisième personne.

Dans Positions, qui n’est évidemment pas sans rappeler le sublime Kâmâ Sûtra sorti l’an dernier, la contrebasse ressemble très fortement à la rythmique de Lovecats de Cure.  Pure coïncidence ? Si dans Terre Happy (« jeu de mots, je mets 100 francs dans le nourrain » comme disait Maître Capello dans Les Jeux de 20h), le chant est aigu sur une base musicale que ne négligerait pas Goldman en cette année 91, c’est pour tenter, en vain, de retrouver la même qualité vocale que dans l’exceptionnel Lettre à France.  Chose bizarre, Dans Ta Playlist n’arrête pas de supplier « Ne changeons pas de disque… » Comme pour mieux nous préparer à Agua Caliente, troisième instrumental, parfaite B.O de film des années 80, où une guitare digne des pires heures de Joe Satriani prédomine.

 J’avance dans les rues désertes de Paris, Walkman toujours collé aux oreilles. La seule voiture que je vois est une R5 cabossée de partout. Elle avance sans conducteur. Un peu comme cet album qui regroupe également Ophélie Flagrant Des Lits et L’Homme en Rouge. Deux titres que j’ai déjà entendus il y a longtemps, mais quand ? Comment ?… Le réveil sonne… La radio annonce que nous sommes le 1er décembre 2018. Ou j’ai dormi 28 ans, ou j’ai fait un cauchemar… Je transpire… Je commence à comprendre…

Un voyage dans les années 80 à cause d’un album que j’ai écouté hier. Rien de récent et d’original. Onze titres et pas un morceau plus fort qu’un autre. Plutôt attristant pour un tel Artiste. Je me sens mal, l’Amiral. Je vais prendre un cachet d’aspirine.

Laurent Borde

Michel Polnareff, Enfin ! Chez Barclay

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