Le Gimmick Rock’n’Râleur : « Very Ape »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Very Ape de Nirvana !

 

Ce gimmick du titre de Nirvana, Very Ape, a.p.e, rien à voir avec l’ANPE, me fait chaque fois penser au pognon.

Aux mecs qui en ont beaucoup et qui se débinent quand tu leur en demandes un peu quand t’es à la ramasse. Parce que dans le texte y’a cette phrase merveilleuse :  « If you ever need anything, please don’t hesitate to ask someone else first-Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, surtout n’hésite pas à demander à quelqu’un d’autre en premier. » Un vrai bijou !  

J’ai eu droit à peu près à ce genre de réponse à une période artistique très sombre de ma vie.

Un jour où je me suis pointé à ma banque pour parler à ma banquière qui me faisait des facilités, mon sourire peut-être… mon allure athlétique… mon côté bohème, Jean Foutre au-dessus des choses matérielles… du pognon aussi, mais pas trop…, je me suis retrouvé face à un jeunot. Qui l’avait remplacée, ma chère banquière.

Il m’a attaqué bille en tête : « Je vous ai envoyé un recommandé » , il m’a lancé en replaçant le noeud de sa cravate tricotée. « Si vous ne couvrez pas votre compte sous quinzaine… ! D’ailleurs, je me suis vu contraint de vous rejeter trois chèques. »

J’ai tenté un : « Elle n’est plus là, madame Lenormand ? »

« Non » , m’a dit l’autre. « Elle a pris la direction d’une agence à Sarcelles. Donc, je vous ai rejeté trois chèques. »

« Bah oui, j’ai pensé, c’était indispensable. Sinon, la misère, la planète… l’effet papillon… la déshumanisation… l’impuissance des hommes, l’hystérie des femmes… l’économie… Un pauvre con comme moi à découvert à Paris et hop,  le krach, la guerre civile, la fonte des glaciers… »

Acculé aux responsabilités, j’avais eu le réflexe Longchamp. J’ai tendance à jouer aux courses. Faut dire que plusieurs fois les courses m’avaient sauvé la mise. L’huissier était passé,  il ne m’est plus resté qu’un lit et une table. J’ai joué sur un cheval et, boum, le lendemain j’ai tout remboursé.  

Ce jour-là je me suis dit: « Avec trois gagnants sûrs dans la réunion, en reportant la totalité de mes gains d’une course sur l’autre je pouvais couvrir mon compte d’un coup. »  Mais les balanciers défavorables au passage du poteau m’ont contraint à me rabattre sur une tournée des potes que j’avais dépannés quand il m’arrivait d’avoir une chanson qui fonctionne.

Précision sur le balancier défavorable : aux courses, le balancier c’est le mouvement de l’encolure du cheval au passage du poteau. Deux chevaux au botte à botte au passage du poteau, celui qui l’emporte c’est celui qui a le bon balancier sur le fil. À toi, à moi, à toi, à moi. Un mètre plus loin, il était défavorable et vice versa. C’est vraiment pile ou face.

Donc, tournée des potes plenty dans mes relations sur qui je croyais pouvoir compter.

Dure expérience.

 Toc toc : « Ben non mon vieux. Tu m’aurais demandé ça y’a deux mois… Là, j’ai installé une baignoire. Le sabot c’était plus possible, Corinne n’en pouvait plus. »

Driiiing : « Désolé mon p’tit père, j’ai la pension alimentaire. Ça me coûte un bras tous les mois. »

Allô…?  : « Ben oui, j’ai ce petit héritage. Je t’en avais parlé, je sais. Mais cet argent est placé... » « Ben, déplace-le ! »  Le mec, c’est comme s’il avait mis son pognon sous le sarcophage de Tchernobyl, et t’es obligé d’attaquer au manteau piqueur pour retirer 200 euros… 

Et pour finir, cette formule magique : « Je t’aurais bien dit oui…«  

« Peux-tu me dépanner en thunes pendant un mois ou deux, là j’suis un peu just. Il me faudrait une taille au-dessus en thermolactyl, j’ai du mal à respirer. »

« Écoute, j’t’aurais bien dit oui… » Mais non.

C’est fou comme les choses dégénèrent vite. À peine porté en triomphe, déjà porté disparu. 

On peut pas tirer de plans sur la comète. Vaut mieux tirer la comète directement. 

Vous comprenez donc comme ces vers de Nirvana me tiennent chaud.

Si jamais t’as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à demander à quelqu’un d’autre en premier.

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

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