Il a fait danser plusieurs générations, connu quelques révolutions et su garder sa belle tête d'esthète dandy. À Paris, Albert de Paname est à la nuit ce que la tour Eiffel est au jour. Indémodable.
On se souvenait de ses chouettes galures vissés de biais sur la tête, de sa fine moustache de crooner latino et de ses costards épatants de zazou chic, il est arrivé en marin de la Marne, coiffé d'une antique casquette de la RATP qui avait dû au moins connaître le Poinçonneur des Lilas. Mais, même dans son bleu de travail délavé, le garçon restait princier.
C'était un vendredi de printemps, en début d'aprème. À Saint-Ouen, les Puces se tenaient tranquilles avant le rush du week-end. On se serait crus dans une station balnéaire à la morte saison. On s'est posés à la terrasse d'un café du marché Paul Bert Serpette, presque au hasard. Et on a fait comme les antiquaires. Avec Albert de Paname on a remonté le temps, jusqu'au Montmartre des années 50. C'est ici et à cette époque que la musique est entrée dans sa vie.
"Ma mère chantait déjà... Maman qui avait une très belle voix... Elle m'a initié un peu et puis j'habitais dans un quartier, à Montmartre, où il y avait de la musique partou...
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