Du bleu dans la musique avec Fear of The Dawn, nouvel album de Jack White et Around The World de Police en DVD. Deux styles, deux ambiances. Autant de gourmandises !
Les bonnes nouvelles s’enchaînent. Plus besoin d’aller au bal masqué, ni de cacher son visage singulier dans les transports en commun.
Comme une sorte de renouveau qui souffle sans, pour le moment, s’essouffler. Évidemment, on va éviter de causer politique et on va attendre les décisions (ou pas) de Rima Abdul-Malak, notre nouvelle ministre de la Culture, contre qui on ne peut même pas s’emporter puisqu’on ne la connaît absolument pas. « Wait and see » comme ils disent là-bas.
Là-bas, justement, de l’autre côté de l’Atlantique, un artiste hors norme explose tout. Chaque nouvel album est un évènement. Fear of The Dawn, son petit dernier, bien né, confirme l’enviable tendance.
On ne peut même pas dire qu’il fait du rock, du blues, du jazz, ou de l’électro, il est simplement inclassable. Lui, c’est Jack White. Touche-à-tout génial, producteur, compositeur, auteur, arrangeur, multi-instrumentiste, chanteur, il sait tout faire avec brio. Même le qualificatif de surdoué ne suffirait pas à le résumer tant il a de talents.
Depuis ses débuts en 1994 avec Goober & the Peas, son premier groupe professionnel où il officie en tant que batteur, il n’a cessé de progresser dans son art. Il n’a alors que 19 ans et sa popularité ne dépasse pas sa ville natale de Détroit, plus grande ville du Michigan dont sont originaires bon nombre d’artistes renommés mondialement comme Eminem, Diana Ross, Alice Cooper, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Grand Funk Railroad, ou encore Iggy Pop et ses Stooges.
On ne peut évidemment pas oublier le légendaire label Motown qui a tant donné à la Soul et au Rythm and Blues et qui a fortement inspiré le logo de Third Man Records, son propre label discographique. Vingt-huit ans plus tard, Jack White est l’un des principaux représentants de la musique de Détroit.
Contrairement à d’autres artistes, on ne peut pas le mettre dans une case. On peut en revanche, comme chez les peintres, définir ses périodes, marquées quasiment à chaque fois par une couleur capillaire à faire se rouler par terre Franck Provost.
La période rouge, avec les White Stripes dont tout le monde connaît au moins le Seven Nation Army, plus connu sous le titre « po popo popo poooo ! » par tous les supporters de foot qui s’égosillent dessus dans les stades. Le morceau a tellement eu de succès qu’il a été massacré, pardon remixé, par quelques djs probablement dépourvus d’oreilles…
La période noire coïncide avec ses albums solo Blunderbuss et Lazaretto. Depuis Boarding House Reach, sorti en 2018, et avec le nouvel album intitulé Fear Of The Dawn, Jack White est dans sa période bleue. Et là encore, il a bossé comme une brutasse.
Il n’y a qu’à écouter Hi-De-Ho, hommage fou au morceau mythique de Cab Calloway. Le moins que l’on puisse dire est que sa collaboration avec Q-Tip, légende du rap et meneur d’A Tribe Called Quest, fait franchement mouche. Hommage électrique et électrisant qui peut rendre fou tant la rythmique est obsédante.
Autre morceau fou, What’s The Trick ? On ne pouvait pas rêver mieux pour ouvrir l’album. Là, on est carrément proche d’une rythmique, avec bidouillages électroniques en plus, que Deep Purple aurait pu composer.
Le chant n’est pas sans rappeler cet autre fou génial qu’est David Byrne, le chanteur de Talking Heads. C’est simple, dès la première note, on a envie de sauter partout ou d’aller faire un headbanging au bowling.
Le morceau qui suit, intitulé Fear Of The Dawn, oui comme l’album (c’est fou non ? Bon d’accord…), est rempli d’humour avec une rythmique pop assez puissante. Oui, Jack White a de l’humour.
Il l’avait d’ailleurs déjà démontré en enregistrant You Are The Sunshine Of My Life, le standard de Stevie Wonder, en 2016 avec le Muppet Show !
Le reste de ce nouvel album est à la fois surprenant et explosif. Il faut, forcément, l’écouter très fort pour en profiter au maximum. Vous l’aurez compris, Fear Of The Dawn est très très fort !
Qu’il soit avec les Raconteurs, ou Dead Weather, ses autres projets, Jack White n’en finit plus de nous surprendre. Il est fou, génial, créatif, original. On n’arrive pas à lui trouver le moindre défaut, surtout avec Eosophobia (Reprise) qui ressemble franchement à un hommage à Police époque Zenyatta Mondatta…
Police, justement… Le trio anglo-américain a un autre point commun avec Jack White, le bleu. Couleur qu’il a quasiment toujours utilisée. Le groupe de Sting, Andy Summers, et Stewart Copeland se rappelle ces jours-ci à nos bons souvenirs avec Around The World.
Rien de nouveau puisque c’est un documentaire sorti en 1982 en VHS et Laserdisc qui relate la première tournée mondiale du groupe. Sauf que… Pour la première fois, il sort en DVD et Blu-Ray accompagné d’un CD ou d’un vinyle qui rassemblent des versions live inédites jouées au Japon, à Hong-Kong et en Angleterre.
Que ce soit Message In A Bottle, Visions Of the Night, Roxanne, ou Walking The Moon, tous les morceaux, joués parfois devant un public en transe, sont là pour nous rappeler que The Police reste à tout jamais un groupe essentiel dans l’histoire de la musique.
Laurent Borde
PS : À noter que comme Jack White a horreur de glander, son prochain album, Entering Heaven Alive est prévu le 22 juillet 2022 !