Et si on partait dans un autre ailleurs ? Où tout serait possible, où tout serait jeu. C’est la promesse qu’a tenue l’édition 2022 de Paris Games Week. Ambiance.
Le mois de novembre est propice au repos, à la détente… Quoi de mieux que de regarder les feuilles tomber lentement en plein automne, une tasse de verveine à la main, un plaid sur les épaules ?Hein ?
Ouais, bon. C’est pas mal mais on peut aussi faire un tour au pub pour aller se réchauffer, faire un headbanging au bowling, ou se ruer au beau milieu d’une manif pour déguster une merguez cramée avec des frites si grasses qu’en les pressant, elles pourraient donner une deuxième jeunesse à une chaîne de vélo… Non plus ?
Finalement, après réflexion, la décision est prise : rendez-vous en terre inconnue.
Pas dans un cours de physique quantique, trop compliqué ! Pas en Laponie pour admirer les aurores boréales, malheureusement trop cher. Pas dans une rame de métro propre, ça n’existe pas. Rendez-vous à la Paris Games Week !
Ce lieu étrange est aussi appelé salon du jeu vidéo par les profanes comme moi, restés bloqués en 1996 sur Super Sidekicks, jeu qui figurait sur une borne d’arcade sur laquelle on passait beaucoup de temps, avec des copains, dans les salles du Faubourg Montmartre ou de Bonne Nouvelle… Tout ça est fini, aujourd’hui on joue à la maison. Super Sidekicks fait désormais partie de la rubrique Retrogaming.
Une déferlante sonore
Aujourd’hui, on joue à la maison. Et les jeux sont vraiment hallucinants. On peut en essayer beaucoup dans ce Pavillon 1 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
La première chose qui frappe en rentrant dans cette antre hallucinante, c’est le bruit ! À peine franchi la porte, les oreilles se transforment en sirènes hurlantes. Le bruit vient de partout.
Des gens bizarres applaudissent, un animateur hurle dans un micro entouré d’un public plus fourni qu’à un concert de Daniel Guichard à la MJC Julien Lepers de Knokke-Le-Zoute, le tout sous des clameurs dingues.
Je crois que c’est pour des joueurs de League Of Legends mais n’y connaissant pas grand-chose, demi-tour pour voir des gens déguisés danser sur un podium.
Ah ben là je connais, c’est Just Dance. Non pas que mon niveau de danse soit fou, un hippopotame en tutu assurerait plus que moi, mais ce jeu m’a toujours fait marrer. Pourquoi ? Je ne sais pas… En tout cas, les gars et les filles qui sont sur scène, et ne se connaissent apparemment pas, assurent comme des bêtes. Leur chorégraphie est presque impeccable. Balèzes !
Des stars encore et toujours…
Passage ensuite devant le stand Game One où Marcus et Julien Tellouck, les excellents animateurs stars de la chaîne, bien barrés comme on les aime, se planquent derrière quelques vitres en plexi avant de monter sur la haute scène et d’entamer une séance de dédicaces.
On s’arrête ensuite quelques instants, au milieu de ce mélange de bravos, de vivas, de musiques, de murmures, et sous une chaleur étouffante qui se dégage de tout le matos présent. On regarde un peu partout pour s’apercevoir que tous les grands éditeurs de jeux vidéo ont répondu présents.
Même si on est une brèle, on connaît les grands noms des éditeurs. Ils sont tous là : Nintendo, avec ses jeux de e-sport, ses compétitions et son Bowser géant en Lego, Sega (c’est toujours plus fort que toi !), ou encore Bandai Namco, Sans qui notre idole, Pac Man, ne serait rien. Mais il a pas voulu venir le Pac… Lâcheur va !
Il y a tout de même une petite partie du salon consacrée à Ghostbusters ! Mais oui, les chasseurs de fantômes sont là… Enfin presque… La fameuse Ecto-1, Cadillac de 1959 est là… Y’a même Slimer au volant ! D’accord, c’est une réplique et c’est pour la promo d’un jeu vidéo ! Mais ça fait tout de même grandement plaisir !
Du calme et des idées
Dans cette ambiance surréaliste, plusieurs dizaines de personnes sont assises et réussissent à écouter une conférence sur un jeu vidéo. Alors là, admiration ! Comment font-ils tous pour rester assis sagement, pleinement concentré, sur ce que dit dans son micro le Monsieur sur une scène, juste devant eux ? Nan, là franchement, admiration !
Pas très loin d’eux, il y a la partie des Jeux Made In France. Les équipes sont là, présentes, expliquent leurs projets et permettent de les tester. Tous sont passionnés et ça se ressent fortement. Ils y croient et ont raison d’y croire ! Ces gens-là sont bourrés de talent et on aimerait les aider si on en avait la possibilité, pour qu’ils puissent se développer davantage et produire davantage de jeux.
Déguisements et héros
Un passage rapide devant l’espace Retrogaming et l’espace dédié aux plus jeunes avec bon nombre de jeux à essayer, et on file dans la partie « commerçante ». Des stands avec des tee-shirts, des peluches à l’effigie de héros de mangas ou de jeux, des paniers surprises, des posters de stars de la K-Pop tels BTS, ou encore… des chaînes et toutes sortes de déguisement SM et toute une série de moumoutes de toutes les couleurs.
Après ça, impossible de dire : « Ben alors, tu viens plus du tout aux soirées ? ». Nan, là c’est certain, si vous portez ça, on ne vous oubliera pas…
Beaucoup de personnes sont déguisées. En héros de jeux vidéo principalement. Certains se sont particulièrement donnés pour leur costume. C’est très impressionnant.
Et surtout, même si le bruit est de plus en plus dur à supporter, ces déguisements rendent l’ambiance festive, presque agréable. On oublierait presque qu’on est entouré de milliers de personnes venues admirer les derniers ordinateurs de gamers ou acclamer un Youtubeur.
Ce voyage en terre inconnue de quelques heures à la Paris Games Week était très enrichissant. On se rend compte que les jeux ne sont plus de simples amusements mais qu’ils font désormais partie intégrante d’un mode de vie. Entre le 2 et le 6 novembre derniers, 150 000 personnes, souvent passionnées, se sont rassemblées autour des 117 exposants pour célébrer le jeu vidéo.
Qu’ils aient raison ou tort, là n’est pas le problème. Tous étaient réunis dans cette sorte de Vatican du jeu vidéo pour une passion inoffensive, et qui permet parfois de se défouler ou de voyager loin, très loin. Sans bouger de chez soi.
Allez, je retourne jouer à Donkey Kong !
Laurent Borde