Un soir à l’Olympia avec Alice et les Motards

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Quand Alice In Chains et Black Rebel Motorcycle Club décident de tourner ensemble, c’est un évènement. Et qui ne se loupe pas ! Ça tombe bien, on y était !  

Mardi 28 mai. 20h. Black Rebel Motorcycle Club monte sur la scène de l’Olympia. Non, ce n’est pas le groupe de motards rebelles menés par Marlon Brando dans L’Equipée Sauvage. On ne voit pas ce qu’ils viendraient foutre là d’ailleurs… Non, il s’agit là d’un des groupes de rock les plus en vue du moment. 

Malgré un son un peu trop aigu et écrasé, le trio californien joue un set de bonne facture. Le public ne s’y trompe pas en accueillant comme il se doit, ce groupe renommé qui joue aujourd’hui les seconds rôles. Au programme, sept morceaux, intenses, efficaces et… très rock’n’roll ! Robert Turner, toujours affublé de son célèbre cuir noir, se démène derrière sa basse, tandis que Peter Hayes, veste noire et guitare en bandoulière, emmène le public dans un univers des plus sombres.

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Les deux musiciens chantent à tour de rôle des morceaux que le public parisien semble bien connaître. Berlin, Spread The Devil, ou l’inévitable Whatever Happened To My Rock’N’Roll sont de sortie. Leah Shapiro, martèle ses fûts avec élégance. Son jeu assez simple reste toujours d’une efficacité redoutable. 

Après un peu plus de trente cinq minutes sur scène et sept morceaux, les californiens s’en vont sous les applaudissements et les cris nourris d’une foule qui sait apprécier de la bonne musique. Une fois la lumière rallumée, l’Olympia nous apprend qu’on a droit à un entracte de vingt minutes! Chouette, on va pouvoir jouer au chifoumi ! 

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21H02. Les lumières s’éteignent. Quelques notes de guitare aiguës surgissent de nulle part. Puis débarquent ceux pour qui nous sommes là ! Oui, Alice In Chains est devant nos yeux sur la scène de l’Olympia ! Les rockers de Seattle se la jouent sobre et enchaînent directement avec Bleed The Freak. Titre assez calme. Sur la scène, pas de décor. Juste les quatre musiciens. Pas besoin de tout un décorum quand on a du talent.

Malgré quelques problèmes de son lors de ce premier morceau, toujours les «fameux» réglages de début de set, Alice prend ses marques devant un Olympia plein à craquer. Puis vient le moment de l’explosion. Again, troisième titre, sorti sur Grind, dernier album enregistré en 95 avec Layne Stayley. Là, le public se déchaîne. C’est de la folie pure ! Tout le monde est en transe, reprend le refrain.

La voix de William DuVall montre sa puissance, limitée par rapport à celle du chanteur originel. Ça se confirme avec Them Bones. Lors d’un unique passage à l’Élysée Montmartre en  1993, Layne Stayley, bien qu’apparemment totalement défoncé, avait assuré un show énorme. Sa puissance vocale était extraordinaire. Oui, j’y étais. C’était il y a 26 piges. Je sais, je sais, je ne fais pas mon âge. Vous êtes bien urbaine ma bonne dame !… Bref, DuVall assure tout de même le show. Jerry Cantrell, Mike Inez, et Sean Kinney sont devenus beaucoup plus calmes sur scène. Tout ça sonne divinement bien.

Les nouveaux morceaux comme Rainier Fog ou Red Giant reçoivent un accueil chaleureux. Mais c’est surtout sur les anciens titres que le public entre dans une sorte de transe. Preuve en est sur Angry Chair ou le très sombre We Die Young, un des premiers morceaux du groupe enregistré en 90, que tout le monde reprend en chœur. Que dire lorsqu’au rappel, sonnent les premières notes de basse de Would ? C’est certainement le morceau le plus connu d’Alice In Chains. Celui qui a popularisé les groupes de Seattle, sur la B.O. du film Singles, sous cette horrible appellation de grunge qui ne veut strictement rien dire.

«Alice In Chains, c’est du metal alors ?» me demanderez-vous d’un air goguenard. Oui, mais non. «C’est comme Ultra Vomit ?» insisterez-vous perfidement. Euh… non non, c’est de la vraie bonne musique. C’est surtout du rock en fait. Pur et dur. Le gang de Seattle ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Non, il ne joue pas que du rock violent et puissant. Pour preuve, il reprend Nutshell ou No Excuses, des titres très calmes et quasi acoustiques de Jar Of Flies que Jerry Cantrell assure brillamment.

Oui, Cantrell, tête pensante du groupe, chanteur émérite et guitariste de génie qui pratique la six cordes avec une telle facilité que c’est à vous en dégoûter. Il joue d’ailleurs quelques solos, plus ou moins longs, sur quasiment tous les morceaux. Malgré sa mise en avant, il n’en fait pas trop pour virer à la démonstration lourdingue. Nan, là il est juste brillant, calibré. Juste tout court en fait… Pour s’amuser, il va même improviser une minute de country en se marrant !  

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Autre moment fort au rappel, hormis le déjà cité Would ?, lorsque Alice interprète Got Me Wrong, morceau là encore assez calme sorti sur SAP en 92.  C’est une véritable communion avec le public. Les quatre musiciens ont l’air d’être bien. Tout au long du concert, les américains s’adressent au public, s’éclatent entre eux, William DuVall parle en français. Jerry Cantrell regarde de temps à autre, avec un grand sourire, des tribunes à sa gauche où des filles secouent leurs têtes comme des manchotes souhaitant faire tomber les poux de leurs cheveux trop longs.

Le show est intense. Quelques images illustrent certains morceaux comme Man In The Box. Le reste du temps, des gros projecteurs blancs font l’affaire. D’autres, multidirectionnels, s’emmêlent et donnent un air classieux à la scène. Les musiciens semblent emprisonnés derrière ces immenses traits de lumière. C’est juste beau.

Au bout d’1h50, Alice In Chains tire sa révérence, après avoir joué Rooster, morceau très noir écrit par Jerry Cantrell sur son père, survivant du Vietnam, repris en chœur par un public épuisé par une telle intensité mais aussi ravi et plus qu’enjoué d’avoir passé une soirée en compagnie de deux grands groupes de rock.

Black Rebel Motorcycle Club et Alice in Chains ont franchement assuré un show énorme ce 28 mai. C’était grand, brillant, et puissant. Que demander de mieux ?

Laurent Borde

One thought on “Un soir à l’Olympia avec Alice et les Motards

  1. Très bon live report. Juste une petite erreur sur un titre de BRMC : c’est Spread your love et Beat the devil’s tattoo mais pas spread the devil

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