Chic, rock, ethnique et bohème, pour qui aime les beaux bijoux et sait s’affirmer sans faire tout un boucan, Flibustier Paris est le bon repaire. Escale.
C’était un jour de froid, un jour de pluie. Déambulant pour le plaisir des yeux dans le vieux quartier du Marais et en attendant l’heure à laquelle les grand fauves se désaltèrent, on s’était piqués d’aller voir la Seine. Comme ça. Pour le seul plaisir du pourquoi pas. Pour un de ces moments contemplatifs que sait offrir Paris sans rien demander en retour, sinon de prendre son temps et de la regarder. C’est là qu’on est tombés sur elles.
Une jolie boutique en enfilade et derrière le comptoir, pas moins jolie, une pirate en embuscade. Longiligne, tatouée, la nuque rasée, du genre qu’on a envie d’écouter, elle a commencé à nous raconter l’histoire de ces perles qu’on était en train de découvrir. Son récit nous a portés ailleurs. On s’est alors fait la promesse de le partager à notre tour. Parce qu’on aime les aventures et que Flibustier Paris en est une. Et une belle. De celles qui vous confortent dans l’idée que non, tout n’a pas encore été écrit et qu’il reste des territoires à explorer pour peu qu’on ait le talent ou l’inconscience de n’écouter que soi.
C’est précisément ce qu’ont décidé de faire trois frères de la Côte. Greg, Fabien et Mika. Et tout a commencé lorsque Greg s’est un jour pointé à un festival de musiques bruyantes pour jeunes échevelés paré de ses propres créations.
Greg ©Jean-Marie Marion
« J’ai toujours eu envie de créer ce que j’aimais et ce que j’avais envie de porter. Je me souviens qu’au début, j’allais dans cette vieille mercerie près de Saint-Eustache, j’étais le plus jeune client, il n’y avait pour ainsi dire que des grand-mères. Je me fournissais ici en perles de plastique, en plumes… Je me faisais des bijoux bohèmes, ethniques…
Et quand je me suis montré avec mes propres créations à ce festival, plein de gens sont venus me voir en me demandant d’où ça venait, où j’avais trouvé ça. À ce moment là, je ne faisais pas vraiment grand chose. J’étais un peu comédien dans une troupe de théâtre, on faisait des spectacles pour les enfants mais bon, durant cette première carrière, j’ai dû prendre au maximum un cachet en tout et pour tout ! (rires) Vu les réactions devant les bijoux que je m’étais fabriqués, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. »
Développer sa propre ligne de bijoux, créés au rythme de ses inspirations, elles-mêmes nourries de ses nombreux voyages accomplis sous d’autres latitudes et, pourquoi pas, la commercialiser. L’idée a alors séduit son cousin Fabien qui, lui, avait travaillé dans la 3D pour le cinéma ainsi que dans la conception et le développement de sites web. Autant dire qu’il maîtrisait la toile, ses entrelacs, et savait déjà son incroyable potentiel marchand comme sa fabuleuse caisse de résonance. Avec Mika, qui les a rejoints ensuite, ils ont pu enfin lever l’ancre et gagner la haute mer. Mika était commercial pour une grande enseigne de photocopieurs, où il avait pu se familiariser avec les premières imprimantes 3D. Il avait même auparavant travaillé dans une entreprise familiale spécialisée dans la pierre. Celle dont on pave les places et les rues. Ces trois-là étaient faits pour naviguer ensemble.
Fabien ©Jean-Marie Marion
Même en étant bosseur, créatif et singulier, il en faut du temps pour être connu du jour au lendemain. Les premières années n’ont pas été que simples. Il y avait déjà du monde sur leurs eaux. Mais ils ont serré leur cap sans jamais se renier ni rogner sur la qualité pour quelques marges de plus. C’est encore assez rare pour être souligné, ces trois jeunes pirates ont fait le pari depuis le début de leur aventure de sillonner le monde, d’en ramener des trésors magnifiques, et de créer, fabriquer, produire ici. En région parisienne. Un made in France assumé. Et mieux, revendiqué. Mika s’en souvient bien.
« Quand on a commencé à développer Flibustier Paris, on a comme tout le monde été témoins des mauvaises pratiques de beaucoup, qui délocalisent leur production comme leurs profits. On était assez écoeurés de voir ça. On entendait en même temps que la France était en crise. On s’est dit, si on peut à notre niveau apporter notre pierre et contribuer à redresser un tant soit peu la situation, il faut le faire.
Alors, on a expliqué qui on était, comment on voulait produire. On nous a fait signer des tas de documents, attestant de la qualité made in France… Bon, je peux te dire qu’en sept ans d’existence, on n’a pas été contrôlés une seule fois. Ce qui veut dire qu’en réalité, d’autres peuvent continuer à faire n’importe quoi. Il suffit de tellement peu pour que le label soit attribué. Mais c’est pas grave. On se fait sans doute plus matraquer, fiscalement parlant, que certains mais c’est comme ça qu’on voit l’histoire.
Ensuite, les mentalités ont évolué depuis sept ans. Les gens sont prêts à payer plus cher pour un label de qualité. »
Mika ©Jean-Marie Marion
Puisque on en parle, la clientèle de Flibustier Paris c’est vous, c’est nous. Ces pierres montées en bracelet ou en pendentif, avant d’être façonnées et devenues perles quelque part en Seine Saint-Denis, qui nous arrivent d’Afghanistan, d’Inde, d’Argentine, d’Afrique du Sud ou d’Arizona, savent séduire tout le monde.
Parce que ces bijoux sont tout simplement beaux en restant accessibles, ils sont portés par des métalleux qui aiment quand ça rauque, des tatoués et des tatouées, des bikers entre deux runs, des avocats et des médecins. Et aussi des amoureux et des enfants dont les parents n’ont pas oublié qu’ils l’ont été. Et puis, des figures du théâtre, du cinéma, de la chanson. Une grande famille aux contours multiples et changeants. Tous différents, tous pirates. Et chacun son Kraeken ou sa tête de mort.
Une bague, un bracelet, un collier… Ouvrez l’oeil ! Aujourd’hui, il n’y a pas que le Diable qui se cache dans le détail, il y a aussi Flibustier Paris !!
O.D
À votre tour de voyager, Flibustier Paris se découvre davantage encore Ici !