Avec Je ne suis pas narcissique, Chloé Mons porte la voix des actrices que le star system enferme et aliène. Un jeu de miroir qui bouscule. Un poème polyphonique à l'éloquence rare qui bouleverse.
C'est d'abord sa voix qu'on entend. Une voix qui semble venir d'un monde d'où on ne revient pas, qui tonne comme on appelle à l'aide, qui vocifère une colère trop longtemps enfouie et qui tourne en boucle.
Ensuite, on distingue une silhouette se frayer un chemin à travers le dédale des ténèbres. Enfin, apparaît l'ovale d'un visage que le clair encore obscur rend irréel. Celui d'une madone voilée d'un linceul translucide. Le fantôme sublime d'une femme qui a été et qui revient dire sa vérité. Non, elle n'est pas narcissique.
Commence alors le récit fascinant d'une femme plurielle, nourri de citations puisées dans le flot incessant des vraies fausses confidences telles qu'elles s'exposent au fil des unes et des pages glacées des magazines people.
Des phrases dont les fausses apparences futiles disent toute la vacuité vaniteuse d'un monde et en soulignent en même temps toute la violente cruauté. Des phrases pour se convaincre ou donner le change, auxquelles on se raccroch...
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