All de Yann Tiersen : Naturellement Bon !

Yann Tiersen-ParisBazaar-Borde

Chacun a son truc pour se sentir bien. Un bon vin, un bon bain, humer l’air du temps… Nous, on a écouté All, le dernier album de Yann Tiersen ! 

Quand on pense à Yann Tiersen, un nom et un prénom, viennent immédiatement après : Amélie Poulain !  On pense aussi à la B.O. de Good Bye Lenin !, ou encore à sa collaboration avec Noir Désir… Oui mais non… Ce multi instrumentiste de talent, touche à tout génial, ne s’enferme pas dans des cages. Là où d’autres vont vers la facilité, lui aime surprendre, dérouter, et se tourner davantage vers ses envies que vers son compte en banque. Et il a raison.

Preuve en est avec ce nouvel album intitulé All. Au programme, onze morceaux tournés vers la nature. Templehof, le morceau qui ouvre l’opus, a été enregistré sur place, à l’aéroport du même nom, aujourd’hui désaffecté et reconverti en espace vert. Tous les cris d’enfants, les bruits de personnes sont vrais et véritables. Ce ne sont pas des samples pré enregistrés. C’est une sorte de passage entre l’industrie et la nature. Ou quand la nature reprend son droit et qu’elle devient belle ! Une simplicité à laquelle vient se joindre de la guitare électrique, de l’électronique. Une ambiance dream music qui se durcit au fur et à mesure du morceau.

La suite est quasiment de l’ordre du mystique. Des chants qui semblent incantatoires, comme Bloavezhioù, Heol, ou Gwennilied, ce dernier étant interprété par Denez Prigent, véritable star bretonne. A l’écoute de Koad, morceau parsemé de chants d’oiseaux, de nappes de synthé et de guitare électrique, tout cela accompagné par la voix quasi new age de la suédoise Anna Von Hausswolff, on ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec Mike Oldfield. Les deux Artistes semblent parcourir le même chemin rempli de virages, de courbes, et de bien être. 

All-Tiersen-ParisBazaar-Borde

 

Du bien être, il en est d’ailleurs question avec l’instrumental Usal Road, ou encore avec Pell, interprété par Emilie Tiersen, la femme du musicien. Cette voix sublime, une ambiance zen, toujours des chants d’oiseaux, du thérémine… On ferme les yeux. La nature, abondante et verte, nous entoure. Des bruits d’enfants surgissent. Les morceaux s’enchaînent naturellement… Une harpe… On est loin, si loin…Une chute d’eau arrive… Une cascade… Sublime, entourée de lianes, d’arbres foisonnants… Elle coule et s’écoule pendant plus de deux minutes pour clore l’album. Le chant des oiseaux est prédominant. Comme sur un disque d’ambiance de chez Nature et Découvertes mais en 10 000 fois plus intense et réel. On ne pense plus à rien… On apprécie… Jusqu’au moment où un bruit Stop de cassette vient clore le débat et nous ramener brutalement à la réalité.

Cet album est une suite logique d’EUSA, opus instrumental consacré à la nature que le musicien avait sorti en 2016. Cette année, il a ajouté la langue bretonne, qu’il a apprise pendant un an en compagnie de sa femme. Réfugié sur son île d’Ouessant, il a tout enregistré sur place, dans son Eskal, ancienne boîte de nuit qu’il a rachetée et transformée en studio et salle de concert. Plus authentique ben… y a pas ! Plus vrai… y a pas non plus ! Plus Breton… y a pt’être mais c’est moins bien.

Yann Tiersen est un acharné du son, des nouvelles technologies mais aussi de la simplicité. Preuve en est dans Prad où il utilise toujours un piano pour enfant, celui qu’il utilise depuis des années presque tout le temps. L’Artiste a misé sur la qualité et l’authenticité. Un peu comme Patricia Kaas lorsqu’elle parle de sa carrière au Japon… nan, je déconne !

Avec All, Yann Tiersen ne fait pas un geste pour la planète. Il la sublime. Il ne fait pas de l’écologie de salon et ne donne pas de leçon. Il nous fait simplement du bien. C’est encore mieux.  

Laurent Borde

Yann Tiersen, All, Mute      

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