Au Grand Bal des Masques

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Le masque est là ! Dans les rues, les campagnes, les aéroports, les gares. Dans la musique, aussi. Ça ne date pas de la Covid et c’est tellement plus drôle !

Quelle chouette période que cette rentrée 2020. On ne pouvait pas rêver mieux. Le retour des engueulades dans le métro et des embouteillages, les rues de plus en plus sales, les théories conspirationnistes qui sortent de plus en plus nombreuses et qui mélangent tout, et les masques tout au long de la journée tels une muselière… Une muselière oui, mais stylée et qui gratte… Quelle classe… 

Le masque a d’ailleurs toujours été d’actualité. Non pas celui que certains portent au cours de soirées très particulières avec des fouets et du gel (pas hydroalcoolique) ! Non, le masque pour cacher le visage. Dans les années 70, le groupe Space, mené de main de maître par Didier Marouani, plus connu sous le nom d’Ecama, arborait fièrement casque de cosmonaute, combinaison bicolore, gants noirs, et bottes de sept lieues.

Leur musique, mélange de pop synthétique, électro, funk, et disco cartonnait franchement. En studio, Space compta de nombreux membres dont le compositeur Roland Romanelli et l’extraordinaire bassiste Jannick Top. Grâce au single Magic Fly, sorti en 1977, ils se retrouvaient propulsés en tête de nombreux hit-parades dans le monde. Le groupe existe toujours et reste très connu en Russie.

D’ailleurs, un groupe avec des casques, des combinaisons et de la musique synthétique, ça ne vous rappelle rien ? Le premier qui trouve la solution gagne… que dalle ! Car on est radins, mais on est contents pour lui. Pour ceux qui n’ont pas vu le parallèle, il s’agit simplement de penser à Daft Punk. Mais oui, les représentants de chez Bontempi à gourmettes. En plus de leur musique, pompée aux trois quarts, ils ont aussi pompé leur style vestimentaire. Le pire, c’est que ça leur rapporte ! Après tout, pourquoi pas ? Ils ont bien raison d’en profiter !

Dans un tout autre genre, radicalement opposé même, les américains de Slipknot sont en tête de la course. Les neufs membres du groupe changent de masque et d’uniforme  comme de slibard. Certains masques, comme ceux de l’ex-batteur Joey Jordison, un visage de kabuki affublé d’un visage sans expression, quasiment effacé, ou de Shawn Crahan, une espèce de clown psychopathe avec une large cicatrice remontant jusqu’à l’oeil, restent assez flippants. Tous portent une combinaison avec le chiffre 666, une étoile à 9 branches avec un S au milieu, le S ayant été dessiné par Jordison.  Il y a parfois un code barre, et toujours le numéro de chaque membre. Pratique pour pas se paumer quand il y a de la foule. 

Slipknot aurait d’ailleurs pompé son image sur un autre groupe metal, plus ancien, Mushroomhead. Le groupe a été créé deux ans avant Slipknot. Si leur identité et leur musique sont parfois très proches, les deux groupes se détestent cordialement, Mushroomhead étant même monté sur scène avec les habits et les masques de son rival en demandant au public de hurler «Fuck Slipknot !». Tout cela se passait lors d’un concert à Des Moines, ville de l’Ohio où vivent les membres de Slipknot. Ambiance, ambiance… 

Tous ces groupes ne seraient rien sans Gwar, qui dès les années 80 mit tout le monde au pas avec son metal hargneux, ses masques grossiers et ses déguisements directement sortis d’un épisode des Power Rangers. C’est aussi ce groupe qui inspira Lordi. Le groupe finlandais, fondé en 92, connut son heure de gloire en remportant l’Eurovision en 2006. Il ne cesse de sortir des albums et de tourner, notamment dans de nombreux festivals de metal (du moins quand c’était encore possible de voir les artistes jouer en live). 

Une des grosses influences est aussi celle de Kiss. Le groupe de Gene Simmons, alias Demon, bassiste dont la fortune dépasse 300 millions de dollars, a utilisé les maquillages dès ses débuts dans les années 70. À partir du début des années 80, Kiss décide de se mettre à nu. Non, les quatres musiciens ne jouent pas à poil, mais ils apparaissent sans maquillages, ni costumes. Comme les nombreux groupes de hard FM sans intérêt de l’époque. Le succès diminue, et le groupe décide de renouer avec masques et costumes au début de l’année 1996. Il regagne alors le public qui l’avait quitté, en attire du nouveau, et engrange des millions de dollars grâce notamment à des shows fabuleux. La tournée d’adieu de Kiss dure depuis 2019 et a été stoppée net par cette saloperie de coronavirus. Elle devrait reprendre en 2021. 

De nombreux autres artistes ont utilisé les masques sur scène. C’est évidemment le cas de Bowie et son maquillage de kabuki à la fin des années 60, remplacé par un masque de kabuki au cours des années 70. Peter Gabriel a, lui aussi, beaucoup usé des déguisements et des maquillages, parfois des masques, pendant et après Genesis, essentiellement durant les années 70.  

En France, Stupeflip joue également masqué. Le groupe de Julien Barthélémy, alias King Ju, qui porte aussi une cagoule sur scène. Le but de la chose est de se concentrer sur leur musique géniale et barrée, et pas sur les musiciens. C’est loupé puisque chacune de leurs prestations scéniques est un véritable évènement. Une espèce de folie furieuse quasi théâtrale qui fait du bien et, là encore, inspirée notamment par un autre groupe, The Residents…

Ce ne sont là que quelques exemples. Les artistes sont nombreux à avoir utilisé et à utiliser encore maquillage à outrance et masques. Accessoire de scène, marque essentielle pour se donner une image, le masque est, depuis très longtemps, un outil et un passage obligatoires pour bon nombre d’artistes.

On se dit d’ailleurs que certains devraient porter des masques pour jouer de la musique ou chanter. Vous voulez des noms ? On n’est pas des balances non plus… À vous de trouver !

Laurent Borde     

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