Le Cinéma de Richard : Quand la Radio était Belle la Nuit…

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Il a vu au minimum tous les films et il préside la Fédération Nationale des Cinémas Français. Avec Richard Patry, chaque mercredi, trois bonnes raisons d’aller au cinéma. Début de séance !

Je n’ai pas pour habitude de rater une séance, surtout avec vous. Si j’ai manqué celle de la semaine dernière, c’était pour la seule bonne cause que je connaisse. Celle du cinéma !

La plus grande convention annuelle des salles de cinéma qu’on appelle le CinemaCon se tenait en effet à Las Vegas toute la semaine dernière. Et j’en étais. « What happens in Vegas stays in Vegas« , certes, mais comme je considère que le bonheur ne vaut que s’il est partagé, c’est avec plaisir que je vous livre quelques unes de mes impressions et de mes rencontres.

Une semaine au CinemaCon, ce sont chaque jour beaucoup beaucoup de rendez-vous, de rencontres avec des collègues venus du monde entier. C’est aussi pour nous Français l’occasion de raconter ce que nous faisons, le cinéma que nous aimons et défendons. Et comment nous travaillons. Particulièrement en ce moment, où chacun s’efforce de reprendre pied après ces deux années difficiles durant lesquelles nos salles ont dû fermer.

On voit évidemment énormément de films ou d’extraits de films que les plus grand studios américains viennent présenter en avant-première, lors de sessions de deux ou trois heures. J’ai entre beaucoup d’autres pu découvrir le prochain Top Gun. J’ai pu voir les premières images de Babylone, le nouveau film de Damien Chazelle que j’adore. J’ai aussi eu la chance de pouvoir discuter avec Robert De Niro, j’en suis encore tout ému… Il y a pire dans la vie !

Tout ça m’a donné un coup de boost. C’est évidemment du cinéma américain dont il a été question. Mais c’est un cinéma qui représente la moitié des films qui sortent en France et qui à ce titre permet aussi de financer notre propre cinématographie.

Rappelons-le, lorsque vous allez voir un film américain, vous contribuez, par la taxe, au développement du cinéma français. Et ce que j’ai vu ou entrevu, pas loin de 150 films tout de même, me laisse augurer de beaux jours à venir. On devrait pouvoir s’en sortir.

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Même encore un peu jet-laggé, je n’oublie pas que nous sommes déjà mercredi. Un jour qui à chaque fois ou presque me rappelle Noël et ses merveilles. Beaucoup de films sortent en salles, j’ai pensé à tout le monde et j’en ai retenu trois.

Le blockbuster de la semaine tout d’abord. Avec ce nouvel épisode des aventures de Doctor Strange, Doctor Strange in The Multiverse of Madness. Film que j’ai découvert à Vegas, même que j’ai dû m’engager sur l’honneur à ne rien en dévoiler sous peine de poursuites, les studios ne rigolent pas mais pas du tout avec la confidentialité.

Pour être franc, l’univers Marvel n’est pas exactement le mien mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Je n’ai pas le droit de vous dire quoique ce soit du scénario, juste qu’il est éblouissant. Quant au film, il est plein de surprises, de rebondissement, de cameos. Porté par le toujours excellent Benedict Cumberbatch, un film signé Sam Raimi. Et ceci explique sans doute cela, un film très noir.

Il y a une gravité et une violence qui donnent à cet opus une profondeur inattendue. Un film comme un train lancé à toute allure, que le Docteur Strange pilote… Un conseil, attachez votre ceinture et laissez-vous embarquer !

Plus proche de nous, dans un genre radicalement différent, je vous conseille Ténor de Claude Zidi Jr. L’histoire d’une rencontre entre deux mondes, deux cultures. Celle d’un banlieusard, rappeur à ses heures perdues, et d’une sex-star de la scène lyrique reconvertie en professeur de chant. Le rappeur, c’est MB14. La prof, c’est Michèle Laroque. Elle détecte en lui un vrai talent et va l’aider à trouver sa voix.

C’est un feel-good movie comme je les aime. Qui parle d’apprentissage, de transmission. Uh film où on rit, où on pleure aussi. D’un beau classicisme dans la forme, un film à voir en famille et qui vous laisse tout à la fois ému et heureux.

Et puis et enfin, mon gros gros coup de coeur. Celui que j’ai eu pour Les Passagers de la Nuit de Mikhaël Hers, avec Charlotte Gainsbourg et Emmanuelle Béart.

J’ai adoré ce film pour plusieurs raisons. Il nous renvoie tout d’abord aux années 80. Mitterrand arrivait au pouvoir avec tout l’espoir que ça suscitait. Même si les trente glorieuses étaient déjà plus derrière nous que devant, il y avait à l’aube des ces années-là, un enchantement de notre société qui a depuis disparu.

Il y avait aussi des radios libres et surtout, des radios qui parlaient la nuit. Je pense à Macha Béranger qui le soir venu était LA voix des naufragés de la vie. Emmanuelle Béart incarne justement une animatrice de cette étoffe. Charlotte Gainsbourg qui est ici une femme qui tente de se reconstruire va devenir son assistante et son amie.

Et ce qui est remarquable, c’est la façon dont ce film, à travers cette histoire de famille et d’amitié, raconte ce qui était à l’oeuvre à cette époque. Quand chacun, chacune s’ouvrait encore aux autres et avait à coeur de bâtir ensemble un monde plus solidaire et moins individualiste. Il y a tout au long de l’histoire de la tendresse, de la fragilité, de la finesse et tellement d’enthousiasme. Quant à Charlotte, elle est exceptionnelle de douceur et d’optimisme.

Le film a été tourné pendant le confinement dans le Zénith de Caen, où ont été reconstituées les tours de Beaugrenelle à Paris. C’est bluffant !

Les Passagers de la Nuit, à voir absolument !

Sur ces bonnes suggestions, bonnes et belles séances à toutes et à tous ! Et surtout, vive le Cinéma… en salles !!

Richard Patry

« Le Cinéma de Richard », une exclusivité Paris Bazaar à retrouver chaque mercredi. Le reste du temps, c’est ici !

 

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