Il a vu au minimum tous les films et il préside la Fédération Nationale des Cinémas Français. Avec Richard Patry, chaque mercredi, trois bonnes raisons d’aller au cinéma. Début de séance !
J’ai eu envie d’éclectisme cette semaine. Avec trois films très différents et tous français qui, sans chauvinisme aucun, témoignent au passage de la belle vitalité et de l’enviable diversité de notre cinéma.
Tout d’abord, le nouveau film d’un garçon qu’on a découvert il ya quelques années sur une certaine chaîne cryptée quand elle savait faire émerger des jeunes talents. Après avoir appris à faire court, il a montré qu’il savait faire long. Je pense à Philippe Lacheau, la bande à Phiphi c’était lui. Après Babysitting, Alibi.com et Nicky Larson, il nous revient avec Super-Héros Malgré Lui.
J’aime Lacheau parce qu’il est généreux, drôle et qu’il n’a pas de limites, il y va ! Il a su garder sa bande de potes. Élodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Aruti, ils sont toujours là. C’est quelqu’un qui chasse en bande. Et chez eux, il n’y a pas d’égo. Quand Tarek a écrit Épouse-Moi, Mon Pote, Philippe a naturellement accepté de jouer alors que ce n’était pas lui qui réalisait. Ils sont vraiment dans un très bon mood.
Ce que j’aime aussi énormément chez eux, c’est que ce sont des fans absolus de cinéma et de grands cinéphiles. Et ils proposent quelque chose qu’on n’avait plus vu depuis Zucker et Abrahams avec Y a-t-il un Pilote dans l’Avion ?. Film, on s’en souvient, qui avait à l’époque ouvert une nouvelle forme de cinématographie délirante sur le cinéma, où le cinéma regardait le cinéma en s’en moquant.
Lacheau et sa bande remettent ça au goût du jour autour ici de l’univers des super-héros, avec énormément de références à énormément de films mais aussi de séries. Je ne vous raconterai pas l’histoire, elle est surtout le prétexte à un grand délire avec plein de rebondissements. L’humour, disons-le, ne donne pas exactement dans la légèreté ni dans la subtilité. Mais qu’importe, on rit beaucoup !
Il y a un petit clin d’oeil à Jean-Hugues Anglade dont on découvre qu’il a un sens de l’humour très très décalé. Autre clin d’oeil savoureux à Chantal Ladesou, qui joue la productrice et qui est irrésistible.
D’accord, on n’est pas dans le cinéma d’art et d’essai. On est surtout là pour rire. Et ils sont bêtes mais bêtes et tellement que j’en rigole encore. Je pense notamment à cette scène qui m’a donné un fou-rire de dix minutes, quand… Non, je ne vous en dis pas plus.
Bientôt les vacances ! Je pense aux mômes et à leurs parents qui nous lisent et je dis cocorico ! Même si le film nous raconte l’histoire d’une jeune fille dont le papa est pompier à New-York, qui elle-même veut absolument devenir pompier à son tour, Vaillante a été entièrement réalisé en France et par des équipes françaises !
Un film que l’on doit à Laurent Zeitoun et Théodore Ty. L’occasion pour moi de rappeler l’excellence française dans le domaine de l’animation, nous sommes vraiment à la pointe. Il y a chez nous de nombreux talents qui sont depuis longtemps « chassés » notamment par les plus grand studios américains, que ce soit Disney ou Pixar. Une grande école vient d’ailleurs d’ouvrir en Normandie, pas loin de chez moi à Caudebec-lès-Elbeuf, Lanimea. Je vous en reparlerai, il y a là-bas des talents fabuleux et il s’y prépare des choses formidables !
Vaillante est la démonstration éclatante, si besoin était, que nous sommes capables de réaliser un dessin animé d’une qualité exceptionnelle et qui n’a rien à envier aux productions américaines. Vincent Cassel, Valérie Lemercier et Alice Pol prêtent leurs voix.
Quant à la jeune fille dont le film nous raconte l’histoire, bien qu’issue d’une famille où on est pompier de père en fils mais pas de père en fille, sachez qu’elle va… Et puis, non, je ne vous dis rien. Vous verrez vous-mêmes et vous aurez raison. Vaillante est une vraie belle réussite !
Parce que j’ai bien conscience d’écrire ces lignes sur un site dont l’exigence et le sérieux ne sont plus à démontrer, et que je ne suis pas que poilade et cartoon, je voulais également vous conseiller vivement d’aller voir Les Jeunes Amants de Carine Tardieu.
Ce film devait initialement être réalisé par Solveig Anspach, dont on n’a pas oublié le très beau Haut les Coeurs qui valut à Karine Viard le César de la Meilleure Actrice en 2000. Solveig est malheureusement décédée il y a quelques années, emportée par le même cancer dont elle parlait dans son premier film. Son amie Carine Tardieu a repris le flambeau.
L’histoire est celle d’une femme libre et indépendante mais qui a mis sa vie sentimentale entre parenthèses. Elle va rencontrer un jeune garçon de la moitié de son âge et vivre tout à la fois un coup de foudre et une cure de jouvence. Seul problème, ce jeune homme a déjà une femme et un enfant. Les jeunes amants sont interprétés par Fanny Ardant et Melvil Poupaud. Comment d’ailleurs, dans ces condition,s ne pas succomber au coup de foudre ?
C’est un film qui parle d’une renaissance. À l’amour, au désir. C’est un film comme je les aime, impressionniste. sans effets spéciaux, sans effets de manche. Tout en nuances, fines, délicates et subtiles. Un joli moment de plaisir et de bonheur, qui invite aussi à se demander ce qu’on ferait si on vivait soi-même, à l’âge d’un certain accomplissement, un pareil coup de foudre. Troublant.
Les Jeunes Amants est un film qui se voit autant qu’il se ressent. D’une grande beauté et d’une incroyable sensualité. Vous allez aimer l’aimer !
https://www.youtube.com/watch?v=gDKlYTQl8jU
Maintenant, à vous d’aller voir. Bonnes séances à toutes et à tous, et à la semaine prochaine !
Richard Patry