Le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur : « Neighbour, Neighbour »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Neighbour, Neighbour du Spencer Davis Group !

 

Ce gimmick du titre Neighbour Neighbour du Spencer Davis Group, Voisin Voisin, vous aurez traduit, me fait penser que j’ai toujours eu plus ou moins des problèmes avec mes voisins du dessus. 

Un fait marquant. Une fois, je suis monté en pleine nuit pour leur dire que La Chenille qui Redémarre, à fond dans les enceintes, et les pieds qui tapent juste au-dessus de ma chambre me troublaient légèrement le sommeil. J’ai alors eu droit à cette réflexion : « Vous n’avez jamais été jeune ?! »

Si, j’ai été jeune. Avec ma guitare et des amplis de 100 watts, mais dans des salles prévues à  cet effet. Et les gens payaient pour venir voir mon groupe de rock et en prendre plein les oreilles.  

Et je n’ai jamais fait tomber le lustre de la salle à manger du voisin du dessous en tapant du pied sur La Marche des Canards ou du Jean-Jacques Goldman Je Marche Seul. Ou à plusieurs sur le plafond du voisin du dessous.

« Vous n’avez jamais été  jeune »… La phrase imparable qui ouvre à tout. Mais c’est vrai que je vire vieux con.

Par exemple, aujourd’hui si je me fais poignarder dans la rue et que je proteste, le suspect… J’aime beaucoup ce terme « suspect ». Le mec est pris en flagrant délit et il est suspect… Faudrait que je revoie tous les Hitchcock avec toutes les enquêtes sur les  » suspects » … Le suspect, donc, pourrait me lancer ce :  « Vous n’avez jamais été jeune !? » Et moi, dans un râle : « Si. Mais avec un opinel. Et je m’en servais pour tailler des branches et graver des coeurs sur les arbres avec mon prénom et celui de mon amoureuse. Enculé ! » Oh pardon. 

Mais je voudrais quand même faire un peu amende honorable. Quand j’etais jeune, so much younger than today, John, je me couchais au petit matin après avoir discuté, braillé ou mis de la musique fort chez moi. 

Je me souviens d’un voisin boucher qui se levait quand moi je me couchais, et qui venait me dire que j’exagérais. Je ne voyais pas où. J’avais un vieux râleur de quarante ans sur mon palier.

Maintenant, c’est à mon tour de ne plus supporter le bruit des voisins. Même une radio lointaine en fond sonore m’horripile. Ou la musique sur un portable à proximité. Je n’entends plus que ça. 

Je m’agace aussi des gens qui parlent fort. Alors que moi-même je parle fort sans m’en rendre compte. 

Comme ceux qui ont une haleine de léopard et qui vous parlent à bout portant sans soupçonner les exhalaisons fétides de leurs bouches. 

Je suis passé du côté des vieux. Le glissement s’est fait petit à petit. Je me retrouve avec le mental de la personne âgée intolérante, tout juste bonne pour le froid et le calme définitif du caveau. 

C’est la qualité principale du prince charmant d’être dans la compréhension. Je ne suis plus une prince charmant. Si tant est que je l’aie été un jour. Prince, non. Charmant, peut-être…

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

 

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