Une soirée peuplée d’icônes et de légendes qui joueront le rôle de leurs vies, c’est ce que propose Heroes le 11 avril au Bus Palladium. Du jamais vu !
On en rêvait. Ils vont le faire. Un soir avec Janis Joplin, Elvis Presley et David Bowie, Brian Jones, Joe Cocker, Jim Morrison ou Freddie Mercury. Quelques heures à croiser Simone de Beauvoir, Charles Bukowski ou Allen Ginsberg. Surprendre une discussion entre Jean-Paul Sartre et Henry Miller, un échange entre Andy Warhol et Lou Reed. Partager les élans de Jackson Pollock ou les fulgurances de Jean-Michel Basquiat… même au plus timbré de nos moments doux, au plus barré à l’ouest sauvage de nos divagations fiévreuses, on n’imaginait pas de pouvoir vivre ça. On avait tort.
Le 11 avril prochain, au Bus Palladium, le temps d’un spectacle totalement immersif et carrément hors-normes, ils seront 80 artistes à habiter ces figures de légende qui ont façonné la Pop Culture et écrit les plus belles pages de la grande histoire du Rock’n’Roll. Leurs héros à eux, nos héros à nous. C’est ce qu’explique Dot Pierson, chanteuse Rock, qui avec le collectif d’expériences immersives Hummm est à l’origine de cette singulière aventure artistique.
« On est partis de l’idée qu’il nous manquait des héros dans nos vies. Beaucoup d’entre eux, je pense aux héros du Rock, sont partis. On a eu l’envie de les faire revivre et de chercher nos héros à nous, en nous demandant si finalement nous ne sommes pas nous-mêmes aujourd’hui les vrais héros.
L’Héroïsme est donc le sujet central, autour duquel vont se décliner et s’articuler d’autres thèmes. Comme la Liberté, l’Identité, l’Art, la Réalité, la Fiction, la Spiritualité et les Dépendances. On va s’interroger et interroger le public sur ces questions avec un grand spectacle qui mêlera live, performances et théâtre, tout ça en immersion totale. »
« On a envie d’être multidisciplinaire, poursuit Jules Guillemet qui co-signe la mise en scène, et de pouvoir convoquer la danse aussi bien que la musique, le chant, l’opéra, la performance… il y aura ce soir-là des comédiens, des chanteurs, des danseurs. Et des questions essentielles sinon existentielles. C’est vraiment ce qui nous anime : créer et proposer des expériences qui ont du sens. Pour nous, l’intérêt du spectacle c’est que les gens en ressortent avec… encore plus de questions qu’avant. On n’apportera pas de réponses… qui sommes-nous pour répondre (rires) ? »
Il ne suffit évidemment pas d’invoquer les Dieux pour qu’ils consentent à descendre de leurs cieux. Il faut aussi leur redonner le mot et le verbe. Partant de l’histoire réelle de chacun d’entre eux, Dot, Jules, Laurent, Laure et Camille ont écrit ce que ces icônes vont nous dire. Se nourrissant de leurs vies et sachant dépasser leurs citations, ils ont bâti les arches narratives qui nous offriront de vivre des instants aussi magiques que troublants. Nous remonterons le temps et serons les témoins d’incroyables face à face, invités à vivre des instants intimes et rares.
« On a pris énormément de plaisir à écrire ce spectacle, ajoute Dot Pierson, on prend autant de plaisir à le monter, à le mettre en scène mais on fait ça pour eux, pour le public et à partir de quand il va se sentir concerné… D’autant plus que c’est immersif, poursuit Jules, la place que le spectateur va prendre dans chaque scène est hyper importante !
Donc, il a fallu pour chaque scène se poser la question de savoir ce qu’il sera à ce moment-là. Il y a beaucoup d’expériences en one-to-one, c’est à dire qu’on prend un spectateur et on l’emmène vivre une expérience de cinq minutes où il est seul avec un ou deux ou trois comédiens, mais qui est-il pendant ce temps-là ?? (sourire)… Ça amène à se poser des questions très intéressantes sur la relation entre l’acteur et le spectateur, sur la place qu’on donne au spectateur dans la fiction… c’est passionnant et c’est très spécifique au théâtre immersif…
C’est une arborescence, complète Dot, et ce n’est absolument pas linéaire. Avec Heroes, il va y avoir des « accidents ». On ne va pas prendre en considération juste le plateau avec les spectateurs. Ça va jouer en même temps partout et parfois à plein de moments différents !
Qui plus est, le spectateur devient aussi acteur de la performance. Il faut aussi envisager d’ailleurs ce qu’il va lui-même proposer. Tout ça, et c’est l’essence même du théâtre immersif, est fait avec beaucoup de bienveillance. Énormément.
Parce que ce n’est pas toujours simple de se retrouver avec un comédien… face à Bowie, c’est d’autant plus impressionnant (sourire)… et c’est fondamental pour nous tous, qu’on soit dans la sécurité totale ! Pour les comédiens comme pour les spectateurs parce qu’on est très proches. Et parce qu’on n’est pas là non plus pour leur imposer quoi que ce soit… Bienveillance et bienséance (sourire) ! »
Cette bande de jeunes talentueux prend aussi son époque au mot et à contrepied. Les réseaux sociaux ont donné raison à Andy Warhol et depuis l’ont même fait mentir. Il ne se mesure plus en quart d’heure, l’instant de gloire. Il s’évalue encore autrement le moment de joie narcissique qui permet aujourd’hui à celle ou celui qui poste de se sentir conforté dans le reflet de son moi-je.
Dites-moi combien vous êtes à liker ma face, mon cake, mon enfant, ma plage, ma campagne, ma montagne, mon soleil, mon orage, moi avec la vedette du matin qui comme moi sera oubliée à midi, et mon humour de face de cake ! Oh, oui !! Dites-le moi qu’on est amis, que vous kiffez mes goûts, mes choix, mes envies, mes idées à deux balles, mes amours du jour, mes chagrins du soir, mes colères d’une minute trente et revenez tout à l’heure ! J’en ai tellement d’autres !! Au petit jeu du tout le monde a-un-truc-tellement-extra-tellement je suis belle-tellement je suis beau-à-partager, c’est à se demander s’il reste une place pour que s’écrive vraiment la légende.
Mais à écouter ces jeunes auteurs qui n’ont connu ni Janis ni les Jim de leur vivant, et c’est sans doute aussi toute la pertinence du spectacle qu’ils ont imaginé, Heroes va inviter chacune, chacun, à se rendre à cette évidence que les héros, comme ceux qui peuplaient l’Olympe et qui plus tard ont trusté les charts, sont comme eux. Comme vous. Comme nous tous. Doués et imparfaits, névrotiques, toxiques mais uniques et magnifiques. Humains.
O.D
Heroes d’après une idée de Dot Pierson, le 11 avril (date unique) à 20h au Bus Palladium.
Co-écrit par : Dot Pierson, Jules Guillemet, Laurent Henode, Laure Garnier et Camille Jourde.
Mis en scène par : Dot Pierson et Jules Guillemet.
Avec : Thomas Baignères, Benoît Hanotte, Barbara Danger, Thibault Eskalt, Laurent Henode, Laura Chevalier, Romain Lesaffre, Laure Deschandol, Claire Butard, Nicholas Bochatay, Ornella Boulé, Matthias Van Kasche, Olivier Bordin, Kevin Chamotte, Cyril D, Léna Bokobza-Brunet, Pierre Buf, Amandine Maugy, Victoria Froehly, Florian Duboé, Philippe de Monts, Stan Briche, Baptiste Janoueix, Camille Jourde, Laure Garnier, Nicolas Ullmann, Eric Abrogoua, Livia Nielsen, Hugo Jasienski, Amelie Rolland, Mallory Knox, Claire Pataut, Willie Schwartz, Vincent Marguet, Géraldine Szajman, Calvin Dionnet, Matyas Simon, Aurélie Dumas, Dan Menasche, Thomas Berthelot, Camille Leroy Bury, Marina De Munck, Antoine Halbaut, Pauline Ferrera, Amélie Voisin, Amélie Rodriguez, Hugo Charlier, Théau Lestrade, Kika Sacré, Alexis Hié, Ariane Mujica, Floriane Delahousse, Sandie Jacob, Edgar Quelet, Elvis Palladium.
Costumes : Émilie Malfaisant avec Gwenaelle Piret, Maria Gutierrez, Léa Leblanc et Ondine Fagret.
Et on n’oublie pas non plus la bande-annonce…