The Cure à Bercy : Une Cure de Bonheur !

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Lundi, trois ans après sa dernière apparition à Rock En Seine, The Cure était de retour à Paris. Une soirée envoûtante !

 

20h42. Les lumières de l’Accor Arena s’éteignent. Jason Cooper fait son entrée sur scène. Que le spectacle commence !

Le batteur à la frappe aussi sèche et directe qu’un coup de batte de baseball en pleine gueule s’installe pendant que les cinq autres membres du groupe entrent à leur tour.

Perry Bamonte, Reeves Gabrels et ses traditionnelles lunettes noires, Simon gallup et son perfecto noir, Roger O’Donnell, comme d’habitude, toujours très classe en costard noir. Puis c’est au tour de l’Idole d’arriver.

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Le public n’exulte pas, il explose, ravi de voir Robert Smith débarquer. Tout en noir, il arpente lentement la scène de gauche à droite, profite de la longue intro d’Alone, nouveau morceau, pour regarder le public.

Il semble timide, presque étonné qu’autant de monde soit encore là, plus de 45 ans après avoir joué sa première note en public dans le petit kiosque d’un square du jardin municipal de Crawley, petite ville du sud de l’Angleterre. 

Dès qu’il attaque le chant, ce sont des milliers de souvenirs qui se viennent se coller à nous. La Voix, CETTE voix, inchangée, claire, puissante, comme lorsqu’elle est un peu poussée sur Shake Dog Shake. Robert Smith a beau avoir 63 piges, il a encore du coffre. Et il s’éclate.

Il se met même à danser à deux ou trois reprises, signes de décontraction évidents chez l’homme en noir, d’habitude si réservé.

En tant que maître de cérémonie, il a décidé d’alterner nouveaux morceaux et véritables chefs d’œuvre. Le summum étant probablement avec The Figurehead, morceau fou et exceptionnel, sorti sur Pornography en mai 1982, que Robert Smith présente en disant « ça fait quarante ans que c’est sorti… Déjà… »

Il s’amusera même à changer les paroles en évoquant les « Parisian girls », au lieu d’« American »  sur le morceau originel. The Cure a eu la bonne idée d’encadrer ce chef d’œuvre absolu par deux autres références, Charlotte Sometimes et A Strange Day, ce dernier morceau étant aussi issu de Pornography. 

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Quatre nouveaux morceaux sont aussi au programme.

Lorsque Cure joue And Nothing is Forever, on a presque l’impression d’une répétition. Évidemment, ça tourne méchamment et c’est carré, mais Robert Smith bat la mesure, se retourne vers la batterie comme pour lui indiquer avec ses bras le tempo à tenir. Il n’y pas d’impro, c’est une évidence, tout reste tout de même millimétré pour ces nouveaux titres qui figureront dans l’album prévu… On ne sait toujours pas quand ! 

Ce soir du 28 novembre restera gravé dans les mémoires pour plusieurs raisons.

Quel régal de réécouter des titres comme From The Edge Of The Deep Green Sea, Play For Today, ou les tubes que sont Friday I’m In Love, Lovesong, A Night Like This, The Walk, ou Close To Me durant lequel Robert Smith vient se balader de chaque côté de la scène, fixant longuement le public.

Il y a aussi des morceaux que Cure ne joue pas souvent comme le très sombre Faith, Want, ou encore In Between Days. 

Et il y a l’inévitable A Forest, à la fin duquel Robert Smith nous gratifie d’un long solo de guitare assez hallucinant pendant que Simon Gallup tente de maîtriser l’agressivité de sa basse qu’il finit par dompter à coups très secs de médiator fulgurants. 

Sur scène, les musiciens semblent s’éclater, à part Perry Bamonte, situé tout à gauche de la scène, qui ne bouge pas, ne montre aucune humeur, impassible.

Simon gallup fait 10 000 aller-retours vers Reeves Gabrels, et s’amuse avec Roger O’Donnel qu’il manque de faire tomber en le poussant gentiment à la fin du concert, durant Just Like Heaven.

Le clavier se vengera ensuite en donnant un coup de tambourin au bassiste durant le final de Boys Don’t Cry.

Lors du premier rappel, Robert Smith était revenu sous les lumières des portables, disant « c’est joli » en français, et expliquant ensuite en anglais qu’«on utilisait des briquets pendant 30 ans et que personne ne s’était jamais brûlé ». S’excusant presque en disant qu’il ne devrait « pas dire ça car c’est mieux pour la santé mais bon… »  avant d’enchaîner sur I Can Never Say Goodbye, excellente nouvelle chanson, très sombre.

Et de repartir pour une heure sur scène.

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En résumé, ce concert, au son à la fois puissant et précis, était presque trop court. Bon d’accord, il a duré 2h45. C’est très long, mais trop court quand la musique atteint un si haut niveau. Peu de groupes sont capables d’une telle performance mettant Bercy entièrement debout.

C’était chaud brillant, intense, et dingue.

Robert Smith nous a promis qu’il reviendrait bientôt… Il a intérêt !

Laurent Borde 

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