Capitale mondiale de la cinéphilie, Paris affiche au quotidien plus de 500 films en salles*. Chaque semaine, Paris Bazaar vous déniche une pépite à aller voir… les yeux fermés. Aujourd’hui, Faces de John Cassavetes.
Faces, c’est la chute d’un couple, le temps d’une nuit.
Sujet simple. Presque trop. Timing serré. Presque improbable.
Et pourtant : grande claque à l’arrivée.
Car Faces est de ces films avec lesquels on marche encore, en rentrant chez soi, sur le pavé mouillé. De ces films qu’on ne veut pas quitter. Qui restent en vous, des jours…
C’est que, dans le sillage de ce crash amoureux, Cassavetes saisit au plus vif, ces quinquagénaires et leurs verres de trop, ces femmes vieillissantes, dépitées, suicidaires, leurs errances charnelles, leur confusion : toute une génération prise en flagrant délit de désarroi… Que jamais le cinéma américain n’avait si bien cerné.
Faces en est presque éprouvant : tourné dans noir et blanc granuleux, au plus près des corps et des visages, c’est un cinéma de l’urgence. Instantané brut**.
In your face.
Mais c’est le genre de baffe qu’on aime. Mieux, qu’on vous recommande.
Olivier Ghis
OÙ ?
51, rue des Ecoles, Paris 5
Métro – Saint-Michel
QUAND ?
Lundi 01/04
21h10
QUOI ?
FACES – 1968 – USA
2h09
De John Cassavetes.
Avec Gena Rowlands, Seymour Cassel, John Marley, Lynn Carlin, Fred Draper.
* Où que l’on soit dans Paris, la distance à pied d’une salle est au plus de 15 minutes. 27 millions de spectateurs vont ainsi chaque année au cinéma à Paris.
Comme le disait avec une tendre ironie Jacques Demy : « Ils se pressent pour être dans le noir, au chaud, entre un mec qui vous fait du genou et une nana qui enlève le sien, devant un con qui parle trop fort… ou derrière un génie aux cheveux ébouriffés qui vous empêche de lire les sous-titres ».
** Une vérité qui a un prix : six mois de tournage, 150 heures de rushes, trois ans de montage. A peu de choses près, les chiffres de… Titanic !
Faces