Goin’ 50 : ZZ Top au Sommet !!

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Pour fêter un demi-siècle de carrière, le gang texan sort une compil’ revisitant sa carrière. On ne pouvait pas éviter la légende. 

Putain, 50 ! Cinquante balais que ZZ Top assure ! S’il y a bien un groupe qui n’a plus rien à prouver, c’est celui-là. Le trio texan distille son blues rock depuis un demi-siècle ! Le groupe s’est formé en 1969 à Houston. Après deux albums passés assez inaperçus, ZZ Top explose en 1973 avec l’album Tres Hombres sur lequel figure La Grange. Le gimmick de guitare du début a beau être pompé sur Boogie Chillen de John Lee Hooker, le morceau fait aussitôt un carton. Comme plusieurs de leurs titres par la suite, La Grange parle de la prostitution. C’est en fait le nom d’un bordel au Texas. On se dit que jamais les putes n’ont été aussi magnifiées.

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Autre sujet de prédilection, la baston. I’m Bad, I’m Nationwide, sorti en 1979 sur l’album Degüello, en est probablement le meilleur exemple. Autre chose à ne pas oublier : la picole. ZZ Top chante mieux que personne les effets du whisky, comme le prouve Arrested For Driving Blind, sorti en 1976 sur l’album Tejas. 

Évidemment, ZZ Top ne serait pas ZZ Top sans les grosses bagnoles et les nanas maquillées comme des caravanes volées au Grau-du-Roi un soir de bal des pompiers. Qui ne se souvient pas de la pochette d’Eliminator où figure le hot rod rouge de Billy Gibbons, voiture devenue une sorte d’emblême par la suite ? Le bolide sera réutilisé version navette spatiale pour la pochette d’Afterburner. S’en suivront toute une série de produits dérivés allant jusqu’au fameux porte-clés aperçu notamment dans le clip du récent I Gotsa Get Paid, sorte de fusion rap rock sorti en 2012 sur l’album La Futura, ou dans le cultissime Gimme All Your Lovin’. Ce dernier clip a d’ailleurs une double vocation : montrer la grosse bagnole et les nanas ! Mais il n’y a pas que celui-là ! Non, dans Legs, là encore, c’est une succession de porte-jaretelles à faire pâlir n’importe quel assidu de la place Pigalle !   

Comme pour nous rappeler qu’ils sont de très bons musiciens, le moustachu mal nommé Frank Beard («barbe» en english in ze text-ndlr), et les deux barbus Billy Gibbons (gratteux-chanteur) et Dusty Hill (bassiste-chanteur), ont inclus dans cette compilation des morceaux aussi différents que Cheap Sunglasses, morceau blues rock à la basse ronflante qui frôle le jazz freestyle par moment, Sleeping Bag et ses relents de synthé bien datés années 80, Pin Cushion et sa rythmique très 90’s, ou encore Miller’s Farm et Salt Lick, tous premiers morceaux du groupe sorti en 1969. Sortes de blues avec des synthés façon Doors et une voix, celle de Billy Gibbons, méconnaissable. On est davantage dans la musique psychédélique composée à l’époque de Moving Sidewalks, le premier groupe de Billy Gibbons. 

Il y a aussi Leila. Non, ça n’a rien à voir avec le méga tube du Derek And The Dominos de Clapton. Il s’agit là d’un slow sirupeux, façon rock FM californien, sorti sur El Loco en 1981. Il ne faut pas non plus oublier la reprise du Viva Las Vegas du King à rouflaquettes de Graceland, sorti en 1986. Honnêtement, ce n’est pas ce que le trio texan a fait de mieux. Loin de là même… Mieux vaut écouter TV Dinners morceau de l’album Eliminator sorti en 1983 ou même Fearless Boogie, morceau de XXX sorti en 1999.   

À partir de la fin des années 80 et jusqu’au début des années 2000, ZZ Top a connu une sorte de trou noir. Les albums se vendaient beaucoup moins. Les musiciens semblaient moins inspirés. Même s’il y a quelques pépites comme She’s Just Killing Me , il n’y a qu’à écouter Concrete And Steel, sorti en 1990 sur l’album recycler pour voir qu’à cette époque, ZZ Top fait du recyclage de ZZ Top. Une sorte de ressucée de blues rock remis au goût du jour sans grande réussite. 

ZZTop-Live-HellFest-ParisBazaar-Borde©Laurent Borde

ZZ Top est avant tout un groupe de scène. Il ne doit d’ailleurs son salut qu’à ses innombrables prestations scéniques partout sur la planète. Le Backdoor Medley ou encore Waiting For The Bus, enregistrés en live, prouvent que ZZ top n’a plus rien à prouver lorsqu’il affronte le public. Effectivement, on a pu en juger au dernier Hellfest il y a quinze jours, les trois Texans savent y faire. À 70 piges, ils assurent franchement sur scène. Tout y est. Le gros son, les guitares en moumoute, les chapeaux de cowboys, ZZ Top fait le show !

Avec ses cinquantes piges de carrière, ZZ Top n’est pas un groupe comme un autre. Certes, il s’est planté à certains moments mais il a toujours tenu sa ligne de conduite : celle d’être honnête dans sa musique, de faire ce qu’il aime, et de dire merde à ceux à qui ça ne plaît pas. De là à dire que Paris Bazaar s’est inspiré du groupe texan dans son esprit…

Bref, ZZ Top est indémodable, inépuisable, inévitable, inégalable. Frank Beard, Billy Gibbons et Dusty Hill sont des monstres sacrés ! Des légendes ! Un demi-siècle de musique, ça se fête !!   

Laurent Borde

ZZ Top / Goin’ 50 / Rhino -Warner Records 

4 thoughts on “Goin’ 50 : ZZ Top au Sommet !!

  1. Beau papier sur les ZZTOP. Bercé par leurs albums depuis mes 15 ans ( j’ en ai 58), j’étais aux Arènes de Nimes jeudi dernier ( 04/07). Ils sont toujours au TOP nos ZZ…

  2. Vingt-et-unième siècle oblige, ZZ Top met les mains dans le cambouis et se frotte au hip-hop en reprenant de manière detournée un titre ecrit par trois musiciens de Houston (DJ DMD, Lil Keke, and MC Fat Pat), « 25 Lighters ».

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