Les Rolling Stones reviennent ! Un nouvel album studio ? Enfin ?! Malheureusement, non. Mais une compilation qui fait plaisir !
Les légendes ne meurent pas. Mick Jagger l’a prouvé récemment. Opéré du cœur début avril, la star pense déjà à remonter sur scène avec ses complices de toujours. Oui, les Stones sont en forme ! Après une folle tournée qui les a conduits jusqu’à l’U Arena de Nanterre, ils sortent une compilation de quelques titres. «Une énième compilation !» me direz-vous d’un air las et limite agacé. Ben ouais ! Justement ! Une compil’ de plus parce que les Stones, que ce soit en compil’, sur scène, ou à la télé, c’est toujours bon !
Honk, c’est donc le titre de cet album, compte rien de moins que 36 titres, tous sortis entre 1971 et 2016. On retrouve l’inégalable Start Me Up, l’imparable Angie, l’inégalable Rocks Off, ou encore le mémorable Tumbling Dice. Evidemment, il y a aussi les très dansants Undercover Of the Night, Hot Stuff, et Emotional Rescue, et toujours cette fabuleuse performance vocale dans les aigus de Sir Mick Jagger. La frappe de Charlie Watts est toujours aussi métronomique, les riffs de guitare de Ron Wood et de Keith Richards sont bien mis en avant. La basse dirigée de main de maître par Bill Wyman puis Darryl Jones résiste à travers les époques.
En écoutant tous ces titres, on réalise davantage ce qu’on savait déjà. Le « son » des Stones est reconnaissable dès la première seconde. Et c’est là, que l’on comprend mieux pourquoi ces gars-là sont devenus l’un des groupes majeurs de l’histoire de la musique moderne. Après tout, comme leur compatriote Clapton, ou l’américain Johnny Winter, ils font partie de ces rares Artistes à avoir eu le bon goût de populariser le blues dès la fin des années 60. Cette musique, à la base jouée par des noirs et pour des noirs, a vu son public grandir notamment grâce à eux. Il suffit de réécouter la sublime et récente reprise de Ride ‘Em On Down pour bien s’en rendre compte.
Et puis, ils savent humer l’air du temps. On peut facilement s’en apercevoir avec Rain Fall Down ou Doom And Gloom, morceaux sortis au cours des années 2000. Cette compil a une autre vertu. Elle permet aussi de voir l’évolution musicale des Stones. Entre Sticky Fingers et GRRR !, il y a certes une large différence, mais la base rock’n’roll est toujours aussi solide. Les Stones savent tout jouer. Et ça se ressent aussi en live.
Lorsqu’ils sortent de leur tannière, les légendes rassemblent tout le monde. Chacun de leur passage est une sorte de grand-messe électrique et éclectique. Il y en a pour tous les goûts. Cela se ressent particulièrement avec les dix titres live compris dans la version deluxe.
Du fabuleux Wild Horses, enregistré à Londres avec Florence Welch, chanteuse de Florence And The Machine, à Let’s Spend The Night Together enregistré à Manchester, en passant par Shine A Light, joué à Amsterdam, ou l’excellente version d’Under My Thumb interprétée à Londres, chacun y trouve son compte. Et comme ces gars-là ne sont pas nés de la dernière pluie, ils ont aussi décidé d’attirer vers eux la jeune génération. Celle qui ne la connaîtrait pas. Si si, ça existe.
Tenez, prenez, au hasard bien sûr, un fan de M Pokora. Parlez lui des Stones et regardez ensuite le vide sidéral et navrant dans ses yeux. Ecoutez le long silence qui suit… Bref… Pour attirer de nouvelles têtes donc, ils ont décidé d’inviter quelques artistes d’univers différents. Ed Sheeran, le Vianney anglais, interprète Beast Of Burden au Kansas pendant que Dave Grohl dynamite littéralement Bitch à Anaheim. Les Stones semblent vraiment s’éclater sur scène et prendre du plaisir à jouer.
Autre invité de marque, Brad Paisley. A Nashville, il ne pouvait y avoir qu’un chanteur de country pour venir leur rendre visite. Hormis le fait d’être un bon chanteur, Paisley est aussi un bon guitariste. Le solo qu’il joue est plutôt de bonne facture même s’il est un peu léger. Alors oui, les Stones tentent de ratisser large. Mais en ont-ils réellement besoin?
Après tout, ces mecs sont milliardaires, superstars et n’ont plus rien à prouver. Ils pourraient être blasés. Ben non. Ils sont là, ils s’éclatent et permettent au public de se lâcher. Non, ce ne sont pas de vulgaires ambianceurs. Ce sont des Artistes, des Stars. Des VRAIES !
Indémodables, inoxydables, inévitables, éternels et inégalables. Ainsi sont les Stones.
Laurent Borde
The Rolling Stones / Honk / Polydor
Les versions live en depit des habituelles et multiples retouches en studio ne décollent jamais vraiment.
Keith n’est plus le grand guitariste rythmique d’antan et Ron Wood reste le soliste limité qu’il a toujours été. On est tellement loin de l’époque magique avec Mick Taylor…
Assez d’accord avec l’analyse de Sophie.
Les Stones courent après un passé glorieux, leur dernier hit remonte à 1981 avec Start Me Up.
Pas un album de titres originaux depuis 2005 !
Cela reste sympa sur scène évidemment, mais seul Jagger assure encore vraiment, et Charlie tient la baraque également.
Le jeu de Keith a énormément faibli, et ses solos sont aujourd’hui carrément pénibles à entendre (Sympathy for the devil, Out of control…) et il joue beaucoup moins la rythmique.
Ron Wood ? Bon, bah, Ron Wood quoi… Au bon bonheur la chance.
Toutes les fausses notes sont effacés sur les live officiels, et certaines parties carrément rejouées en studio.
La longévité ne fait pas la qualité.
Mais tant mieux qu’ils continuent à attirer les foules… (€€€$$$)…
25 ème compile des Stones et pas d’album studio avec des compos originales depuis 2005.
Le groupe est muet artistiquement depuis 15 ans au bas mot, rabâchant souvent mal ses classiques sur scène.