John Lennon : On n’imaginait pas la Vie sans Lui

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Une légende, une icône, un symbole… 40 ans après, il demeure l’artiste complexe et fabuleux que nous n’avons jamais cessé d’aimer. Aujourd’hui au Panthéon de la culture pop, on l’appelle toujours John Lennon.

Quarante ans ! Ça fait déjà quarante piges que l’autre cinglé de Mark Chapman a flingué John Lennon devant le Dakota Building à New-York. Mais qu’est-ce qui a bien pu passer dans la tête de ce mec pour s’en prendre à un musicien dont il était archi fan ?

Il avait même été jusqu’à se marier avec une Hawaïenne d’origine asiatique pour former un couple semblable à celui de John et Yoko. Il avait aussi déclaré, lors de son arrestation, que toutes les réponses de son geste se trouvaient dans L’Attrape-Cœurs de Salinger.

Mark Chapman vivait une vie plutôt terne. En adulant John Lennon, il espérait apparemment que sa vie allait s’améliorer et qu’il allait, comme son idole, devenir heureux et pourquoi pas riche. Pour lui, Lennon menait une vie bourgeoise et ça ne collait pas avec ses idéaux. Pourtant, John Lennon n’avait pas été élevé dans la pauvreté.

C’est même lui qui, parmi les quatre Beatles, avait sans aucun doute vécu la jeunesse la plus facile, dans des conditions financières supérieures aux autres, sans pour autant rouler sur l’or. 

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John Lennon n’était pas un gourou. Il n’était pas non plus un maître à penser. Il était simplement un artiste engagé, qui avait des coups de gueule et qui aimait expliquer la raison de ses engagements, directement, sans détours.

Que ce soit son engagement contre la guerre avec des morceaux comme Happy Xmas (War Is Over) ou I Don’t Want To Be A Soldier, pour la fraternité avec Imagine ou #9 Dream, contre la pauvreté avec Working Class Hero ou Power To The People, John Lennon était de tous les combats. Pas des causes de pacotilles pour améliorer son image, chose dont il n’avait certainement rien à foutre. Il était de cette étoffe dont on fait les héros, qui se battent vraiment pour une cause.

En France, on pense évidemment à Coluche, qui s’était vraiment battu contre la pauvreté avec la création des Restos Du Cœur.  

John Lennon était aussi un provocateur. Il aimait choquer les gens de bonne famille. Lorsqu’il déclara dans une interview au Evening Standard du 4 mars 1966 que  les Beatles étaient plus populaires que Jesus, ajoutant : « Je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier, le rock ‘n’ roll ou le christianisme », John Lennon s’amusait.

Il n’imaginait probablement pas une seconde que les disques des Beatles allaient être brûlés, cassés, interdits de diffusion dans bon nombre d’états américains, principalement des états sudistes, et même interdits à la vente en Afrique du Sud.

En France, on imagine que les intégristes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ont, eux aussi, cassé les disques des Beatles qu’ils écoutaient après une bonne messe intolérante en latin… Quoique… Ils ne devaient de toute façon pas en avoir, le rock’n’roll étant considéré à l’époque comme une musique vulgaire et diabolique… Il aura fallu attendre 2008, plus de quarante ans, pour que le Vatican comprenne enfin cette déclaration et la qualifie de « boutade ». 

Le seul moment, peut-être, où Lennon n’était pas provocateur, c’était lorsqu’il réglait ses comptes avec Mc Cartney par l’intermédiaire d’How Do You Sleep ?, morceau extraordinairement violent sorti en 1971 sur l’album Imagine. Un autre ex-Beatles, George Harrison, se retrouve sur le morceau, jouant le solo à la guitare slide.

À cette époque, les Fab Four sont en plein procès suite à leur séparation, afin de répartir notamment les droits d’auteurs. La justice fera ensuite son boulot et quelques années plus tard, en 1975,  lors d’un entretien télévisé à la télé anglaise, Lennon expliquera que ce morceau a été mal compris et qu’il ne s’adresse qu’à lui-même. Les deux artistes finiront par se réconcilier au milieu des années 70, pour se voir régulièrement par la suite.

Le 8 décembre 1980, Mark Chapman aurait mieux fait de rester chez lui à se pignoler devant Dallas. Ça lui aurait évité la taule pour le restant de ses jours. Ça nous aurait surtout permis de continuer à écouter et admirer cet artiste fabuleux qu’était John Lennon. Il aurait eu 80 ans cet automne. Mais les héros n’ont pas d’âge et il restera le nôtre.

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Et sinon ?

En France, pendant ce temps, Dominique A est de retour. Le chanteur originaire de Provins revient avec dix titres entièrement composés durant le confinement. Dix titres électroniques, émouvants, vibrants, au sein desquels se cache une version quasi acoustique et dépouillée de L’Eclaircie, reprise de Marc Seberg, groupe du (très) regretté Philippe Pascal.

On ne peut pas dire que tout cela respire la joie de vivre, mais quel bonheur d’écouter des titres comme Papiers Froissés ou Un Endroit Mystérieux. À La Même Place est un véritable court-métrage, Wagons De Porcelaine dépeint une sorte de quotidien terriblement fragile, et Vie Etrange, est un bel hommage rendu à Christophe avec ses mots obsédants « Quelle vie étrange / Plus de mots bleus, no more ». Rien Qu’Un Amour est un constat d’échec terrible quand Les Eveillés prône, au contraire, l’amour fou.

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Dominique A chante, chuchote, comme pour ne pas déranger ses voisins, raconte des histoires belles et sublimes, tendres et tragiques. À chaque fois, il est juste et pique sur le vif.

Vie Etrange n’est pas un album comme les autres. Ce n’est pas non plus un album « de confinement ». C’est un grand album. Normal, il est signé Dominique A !           

Laurent Borde

Dominique A : Vie Etrange / Wagram Music – Cinq 7

1 thoughts on “John Lennon : On n’imaginait pas la Vie sans Lui

  1. John Lennon for ever- Artiste majeur du 20ème siècle, avec les Beatles !
    Je me souviens très bien de l’annonce de son assassinat, sur France Inter, à 6h cematin là. Un choc incompréhensible. Pourquoi? Pourquoi ce taré de Chapman en liberté? Pourquoi Lennon, militant pour la paix, et l’amour, artiste de conviction et d’engagement. Rock & Folk, entre autres, à l’époque n’arrêtait pas d’annoncer une reformation éventuelle des Beatles, ou, à tout le moins, une nouvelle collaboration du tandem magique Paul Mc Cartney-John Lennon. Un espoir!…
    Pour des jeunes musiciens comme moi,en 1980, il a constitué une influence majeure, jamais démentie, toujours présente 40 ans après, 50 ans après la séparation de ce groupe de légende.
    Je lui ai rendu hommage, en ce 8 décembre, en reprenant et publiant « Jealous Guy ».
    https://youtu.be/M3bsoytA6PY
    Jai Guru Deva Om
    Love & Peace
    Jeff Bernicchia

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