Le Cinéma de Richard : Batman, l’Éternel Retour

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Il a vu au minimum tous les films et il préside la Fédération Nationale des Cinémas Français. Avec Richard Patry, chaque mercredi, trois bonnes raisons d’aller au cinéma. Début de séance !

Depuis lundi, on peut à nouveau rire ou sourire dans les salles obscures et s’émouvoir sans étouffer sous son masque. C’est la première bonne nouvelle de cette semaine. L’autre bonne nouvelle, c’est le retour d’un grand héros qui lui ne sort jamais sans son masque. Il s’appelle toujours Batman et dans cette nouvelle version, on le redécouvre totalement. Il n’a absolument rien à voir avec les Batman qu’on a déjà connus. Que ce soit chez Tim Burton, Joel Schumacher ou Chris Nolan.

Et ce qui me sidère, c’est que ce nouvel opus souligne justement à quel point un créateur, pour autant qu’il soit libre, a toujours quelque chose de nouveau à dire, même quand on pense que tout a déjà été dit. Warner a ici confié les clés de la franchise à un jeune réalisateur, Matt Reeves. Lequel ne propose pas une suite mais reprend le motif qu’on croyait connaître en adoptant un point de vue radicalement différent.

Avec Robert Patinson, ils composent un Batman qui ne se borne pas à jouer au beau gosse playboy bodybuildé mais livre un Batman humain, usé, littéralement torturé par son passé. Et qui dans sa quête va découvrir paradoxalement que le monde de Gotham n’est pas aussi manichéen qu’il le pensait, que même les « gentils » ne sont pas que bonté, que même les « méchants » ont leur part d’humanité. Et ça nous donne un film exceptionnel, que j’ai adoré !

Ce n’est pas comme j’ai pu le penser en allant le voir un Batman de plus, c’est un grand film, c’est du grand cinéma dont on prend toute la mesure dès la première seconde. Les images et les plans sont sublimes, Robert Pattinson est exceptionnellement juste dans le rôle et Zoë Kravitz parfaite en Catwoman.

C’est du beau cinéma populaire. Juste un conseil, Mat Reeves a privilégié le noir et le clair obscur. Pas sûr que la télé soit à la hauteur. C’est un film à découvrir d’autant plus en salle et sur grand écran !

J’ai aussi beaucoup aimé Belfast de Kenneth Brannagh, dont Mort sur le Nil marche toujours très bien en ce moment, le film est bien parti pour atteindre le million de spectateurs. Il nous raconte ici l’enfance heureuse et insouciante d’un garçon de 9 ans dans le Belfast de l’été 1969, peu de temps avant que l’Irlande du Nord ne sombre dans la guerre civile.

Ce jeune garçon, c’est lui. C’est Kenneth Branagh. Et le film, s’il nous raconte ce qui s’est passé à l’époque et comment ça s’est passé, nous dit aussi toute l’importance de protéger l’enfance, de préserver la jeunesse. Il nous montre comment ces évènements ont forgé sa vie de jeune homme, d’acteur et plus tard, de réalisateur.

Ce n’est certes pas un musical mais j’ai retrouvé chez ce jeune garçon un peu de Billy Elliot. Dans la façon qu’il a de ne pas se laisser abattre par les évènements qui se déroulent autour de lui. Dans cet optimisme inébranlable qui le tient debout.

Kenneth Branagh avec Mort sur le Nil et Belfast illustre magnifiquement toute la créativité dont un homme peut faire preuve. J’adore. À voir !

Également en salles aujourd’hui, un autre film avec Gérard Depardieu. Son troisième en trois semaines. Je vous ai déjà parlé de Maison de Retraite et de Maigret. Il est à l’affiche également de Robuste, premier long-métrage de Constance Meyer.

Un film comme une mise en abyme, dans lequel il interprète Georges, un grand acteur vieillissant, une star désabusée qui cachetonne et joue les tyrans sur les plateaux.

Son assistant garde du corps en a ras-le-bol et passe la main. On lui propose alors les services d’une jeune femme, qu’incarne merveilleusement Déborah Lukumuena qu’on avait adorée dans Divine. Elle est tout ce qu’il n’est pas. Tous les deux vont se rencontrer et s’apprendre mutuellement. Pour vous dire simplement les choses, je suis encore sous le charme de leur face à face. Un grand moment de vie et de cinéma !

Beaucoup de films passionnants sortent aujourd’hui. Je ne pourrai pas parler de chacun d’entre eux. Mais je déroge avec joie à la règle de trois en ajoutant un quatrième film à ma sélection. En l’occurence, le nouveau film d’Alain Guiraudie à qui, vous vous en souvenez forcément, on devait déjà l’Inconnu du Lac. 

Avec Viens, je t’emmène, il signe une comédie très réussie qui repose sur un beau trio d’acteurs et nous raconte l’histoire d’une prostituée à Clermont-Ferrand dont un client tombe amoureux au point de vouloir l’épouser mais elle est mariée. Ce même client va parallèlement accueillir chez lui un jeune sans-abri qui cherche refuge alors que la ville vient d’être le théâtre d’une attaque terroriste.

Noémie Lvovski, Jean-Charles Clichet et Ilies Kadri composent un admirable pas de trois. Et Kadri, à mon humble avis, a tout pour bientôt faire beaucoup parler de lui. Ce n’est pas son premier film, mais il mange l’écran !

Sur ce, bonnes séances à toutes et à tous. À mercredi prochain et vive le Cinéma !

Richard Patry

« Le Cinéma de Richard », une exclusivité Paris Bazaar à retrouver chaque mercredi. Le reste du temps, c’est ici !

 

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