Le Cinéma de Richard : Désir, Came et Polar sur le Nil

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Il a vu au minimum tous les films et il préside la Fédération Nationale des Cinémas Français. Avec Richard Patry, chaque mercredi, trois bonnes raisons d’aller au cinéma. Début de séance !

C’est avec le nouveau film d’une réalisatrice française que j’aime beaucoup que j’ai eu envie d’ouvrir le bal de ce mercredi. On sait tout son engagement pour la cause du féminisme, son combat notamment pour que davantage de femmes passent derrière la caméra. Avec Vous ne désirez que Moi, c’est pourtant une histoire d’homme que nous raconte Claire Simon.

Plus exactement, l’histoire d’amour entre Marguerite Duras et Yann Andrea, qui aura été son dernier amant. Un amour très fort, trop fort. Ce jeune homme, magnifiquement interprété par Swann Arlaud, est tellement obsédé et enfermé dans cette histoire passionnelle qu’il va décider de donner une interview à une amie journaliste, Michèle Manceaux, jouée par Emmanuelle Devos, pour tenter d’y voir plus clair.

Claire Simon est partie de cet entretien et centre le récit sur la parole de cet homme qui se trouve soumis aux injonctions de sa maîtresse, et endure finalement ce que les femmes n’ont elles-mêmes que trop longtemps enduré de la part de leur compagnons. C’est très intelligemment filmé et mis en scène. On voit tout ce que le cinéma peut apporter à un livre, en l’occurence un livre d’entretien.

Vous ne désirez que Moi parle de désir et de passion. Pour une fois, ce n’est pas une jeune fille mais un jeune homme qui se trouve en danger. Ce film m’a fasciné !

Dans un tout autre registre, si comme moi vous aimez quand le cinéma s’inspire d’enquêtes et de faits réels, un film qui réunit, c’est le casting de la semaine, Roschdy Zem, Pio Marmaï, Vincent Lindon et Valeria Bruni-Tedeschi, Enquête sur un Scandale d’État de Thierry de Peretti.

L’histoire d’un infiltré dans un cartel de trafiquants de drogue à Marseille, qui dit agir sur les ordres du patron des Stups et dont le témoignage et le récit vont séduire un journaliste. D’autant que l’infiltré va se rendre compte que la police n’est ni neutre ni propre puisque elle organise elle-même le trafic. Hallucinant !

Un film qui pose à son tour l’épineuse question pour la police de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin dans l’accomplissement de ses missions. Comment rester toujours du bon côté de la ligne tout en menant efficacement ses enquêtes ?

Thierry de Peretti raconte remarquablement l’infiltration, l’enquête policière, le travail d’investigation du journaliste. C’est tendu, haletant et tout à fait passionnant ! Roschdy Zem est formidable et Vincent Lindon particulièrement inquiétant. À voir absolument !

 

Parce que c’est bon parfois de rire beaucoup, j’ai aussi aimé les Vedettes, de Jonathan Barré avec Grégoire Ludig et David Marsais, le duo du déjà devenu culte Palmashow. On devait aux trois compères la Folle Histoire de Max et Léon, ils nous reviennent avec celle de Daniel et Stéphane, deux hommes que tout oppose. L’un a été le vendeur du mois pendant un an dans un magasin d’électro-ménager. L’autre est un chanteur raté, persuadé d’avoir beaucoup de talent mais qui n’en a pas du tout.

Ils vont se faire virer après avoir participé à l’émission le Juste Prix. Le vendeur évidemment connaît tous les prix et les souffle à son pote pour qu’il gagne le droit de chanter. C’est du grand n’importe quoi et c’est ça qui est drôle ! Ils se marrent de la télé et tout y passe. Le Juste Prix, les Marseillais, N’oubliez pas les Paroles !...

On passe une heure trente à rigoler, ils sont généreux dans ce qu’ils produisent. On n’ignore plus rien du prix des couteaux électriques et des aspirateurs et on sort de là avec la banane ! Pour l’anecdote, j’ai reçu les deux acteurs la semaine dernière au Grand Mercure à Elbeuf, ils sont charmants et font du cinéma sérieusement sans jamais se prendre au sérieux. Les Vedettes, à voir pour retrouver le sourire et le garder !

Enfin, je n’hésite pas à bouger les lignes de ma chronique. Après tout, le mercredi c’est permis et je ne vais pas faire défaut à ma gourmandise. Je vais conclure en vous conseillant la nouvelle adaptation par l’immense Kenneth Branagh d’un grand classique d’Agatha Christie, Mort sur le Nil. 

Il nous avait régalés avec son Crime de l’Orient Express, il signe ici un autre grand film qui sait lui aussi s’inscrire dans la belle veine du cinéma populaire. Kenneth Branagh, qui est par ailleurs un remarquable acteur shakespearien, montre ici tout l’amour qu’il porte à Agatha Christie et met vraiment les moyens !

Le film se tient au plus près de son époque comme de son univers. Les décors sont somptueux, parfois même grandioses et l’image est sublime. D’ailleurs, pour la petite histoire, il y a eu bien sûr des prises de vue réalisées en Égypte mais pour l’essentiel, tout a été tourné en studio.

Rien de révolutionnaire, d’accord. Mais un vrai bonheur pour celles et ceux qui aiment le grand écran !

Maintenant à vous de voir ! Bonne séance et à mercredi prochain !

Richard Patry

 

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