Le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur : « In The Summertime »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, In The Summertime de Mungo Jerry !

 

Ce gimmick de In The Summertime de Mungo Jerry m’a toujours fait penser que je l’avais échappé belle dans la vie.

Durant ma scolarité, je voulais plus tard avoir les mêmes grandes vacances en été. Je ne me voyais pas « dans la vie active » avec un boulot alimentaire et seulement 3 semaines de vacances. 

J’écoutais les adultes parler de leurs congés, j’étais terrifié : « Quoi ?? Seulement 3 semaines par an, et après faut se taper plus de 11 mois de turbin ! Pas question. Moi plus tard, je veux rester longtemps en vacances et en été ! » C’est ça que je me remémorais quand après j’écoutais In The Summertime. 

Que l’alerte a été chaude. Je me demandais comment on pouvait dérouler une vie avec seulement 3 semaines de vacances par an. Alors, je me disais que pour prolonger ces vacances de scolarité, il fallait que je sois prof de quelque chose. 

Prof de français ou d’anglais. Prof de musique c’est tout de suite le truc qui vient à l’idée mais j’en piquais pas une en solfège. Même encore maintenant d’ailleurs. Je voulais rester dans le summertime ad vitam æternam. 

Au brevet, ils avaient voulu « m’ orienter » ces cons. Il n’ avaient rien trouvé de mieux que l’électromécanique pour moi. Y’a des mes qui sont payés pour avoir du blair, pour savoir vers quoi peur tendre un ado. Ben non. Finauds ! Tout à fait moi, l’électromécanique.

 La semaine où je suis resté, à Caucriauville à côté du Havre, avant de fuguer, un prof d’atelier m’avait dit, me voyant merder lorsque je devais répéter un geste sur une machine : « Laisse tomber; garde tes mains pour pisser. » 

C’est ce que j’ai fait. Aussi. Mais j’ai joué de la guitare, écrit et caressé des femmes avec ces mains-là. Et j’ai vécu de ma grande évasion jusqu’à maintenant. En montagnes russes souvent, mais vécu.

À 20 ans, quand j’ai écouté In The Summertime, j’ai vraiment mesuré ce à quoi j’avais échappé : à la mort. Dans un face à face avec la vie. La vraie. La moche. Celle qui défile comme des soldats fatigués. Une vie à payer des factures, des crédits, à se chier dessus de perdre son boulot. Une vie à être cocu de tout. 

Même un taureau de combat se laisse parfois caresser entre les cornes. Pas un cocu de l’existence. Il devient hargneux, méchant. Il rue dans les brancards et il s’étiole en même temps. C’est terrifiant. 

Alors oui, Mungo, merci de me rappeler ce à quoi j’ai échappé quand j’écoute ta chanson. 

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

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