Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Let Me Roll It de Mc Cartney et des Wings !
Ce gimmick du titre de McCartney & The Wings, Let Me Roll It, me fait penser à l’attitude de McCartney, immensément célèbre de par le monde mais qui ne fait jamais des apparitions où on le verrait imbu de son image de Beatle mythique.
Il ne se promène jamais en état de célébrité, comme d’autres se montrent en état d’ébriété. Il a toujours cet esprit enfantin, malgré ce qu’il a vécu de gloire et les chansons incroyables qu’il a composées et qui ont marqué toutes les générations.
Moi, par mon immersion dans le show biz en tant que parolier de chansons, j’en ai connu quelques uns qui se promenaient en état de célébrité.
Il étaient dans un tel état qu’ils ne reconnaissaient même pas leurs vieux amis et ceux qui les avaient aidés quand ils étaient dans un état normal, avec des joies et des peines, des sentiments non surjoués et des émotions qui leur gonflaient la poitrine et leur faisaient venir les larmes aux yeux.
Cet état de célébrité leur faisait fréquenter des gens comme eux. Des « personnalités » qu’on voyait souvent sur les plateaux de télévision, donnant leur avis sur tout et sur rien.
McCartney aussi joue le jeu mais avec du recul, de la dérision, de la décision de passer à autre chose. Comme sa décision de ne plus bouffer d’animaux.
J’ai vu ces « stars » . N’importe quel baltringue qui passe à la télé avec une pauvre chanson est bombardé star aujourd’hui. J’ai vu ces « stars » vouloir donner un autographe à leur ami de toujours. Et l’ami réagir comme pour les emmener en cellule de dégrisement, afin qu’ils puissent reprendre la route.
La route de Kérouac, des hobos, des Beatniks, des loups des steppes, des moines mendiants, des vagabonds et même des gens simples. Ces gens qui regardent d’abord à faire du bien autour d’eux sans se polir une bonne conscience en « donnant » à l’Afrique, ou en cautionnant les Téléthons. Ou qui prennent la route de leurs propres enfants qui ont besoin d’eux pour la tracer.
Cet état de célébrité donnait à ces « artistes » des accès de paranoïa et de mégalomanie que même d’autres célébrités, plus raisonnables et lucides qu’eux et qu’ils admiraient, n’arrivaient pas à leur calmer.
Quand ils se voyaient adulés, il allaient tout de suite mieux. Mais ils avaient toujours besoin de se rassurer. Qu’on leur dise qu’ils étaient les meilleurs. Avec l’aura des goûts. Et des couleurs.
Dans cet état quasi permanent, ils ne marchaient pas droit. Ce n’était pas dû au cervelet mais au cerveau. Les informations leur arrivaient tronquées, empreintes de démagogie. Ils ne voyaient pas la réalité telle qu’elle était si l’on peut dire, parce que la réalité « est », par définition.
Cependant, parfois, elle surgissait devant eux et ils s’empressaient de la chasser. Elle les dérangeait, les incommodait. D’autres fois, ils étaient tout étourdis d’eux-mêmes à force de tournoyer autour de leur trou du cul. Alors, il partaient se mettre au vert pour se retrouver seul avec eux-mêmes. Deux jours, maxi.
Ce qui étaye mon propos sur McCartney, ce sont ses interviews bien sûr, mais aussi son attitude chaque fois qu’il voit qu’on va le shooter, quand il sort de voiture, qu’il se promène incognito dans la rue, ou qu’il arrive dans une soirée quelconque en son honneur.
À ce moment, il se campe sur ses jambes, bras écartés en position « pochette de disque vintage de rocker ». Rien à foutre de son look et de son âge. Il est un ado de Liverpool qui fait de la musique… Rock n’ Roll…
Let Me Roll It !
Francis Basset
Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.
L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !