Le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur : « Slave to Love »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Slave to Love de Brian Ferry !

 

Ce titre de Bryan Ferry, Slave to Love, Esclave de l’Amour, avec ce gimmick lancinant qui revient quand les accords changent, hypnotique ce gimmick, m’a toujours fait penser à l’image désuète, un peu cliché de l’amour qui induit l’esclavage.

Et je pense alors à la chanson de Pierre Bachelet, Elle est d’Ailleurs… « Et moi je suis tombé en esclavage/ de ce sourire de ce visage/ et je lui dis emmène- moi… » Et ça me fait sourire. 

J’imagine le mec qui tombe raide dingue de la nana chez le boucher et qui lui dit : « Emmène- moi ! »

La pauvre, elle lâche son rôti de veau sous le coup de la surprise :

« Où ça, je vous emmène ?! Faut que je passe chez moi prévenir mon mari, expliquer aux gosses, prendre quelques affaires, passer à la banque… Et je ne vous connais pas, vous avez peut-être une maladie vénérienne… »

Et après, et seulement à partir de ce moment-là, elle peut faire entrer le mec en esclavage. Une fois que tout est réglé. 

Slave to Love

Mais ne nous voilons pas la face, c’est vrai que l’amour fait entrer en esclavage. 

D’un seul coup, c’est l’autre l’étalon de comparaison, la référence suprême, le point de stigmatisation. L’autre est en couleurs et tout, autour de lui/ elle, passe en noir et blanc ou en flouté, comme dans les arrière plans d’un visage en gros plan. 

On a tout le temps besoin de penser à  l’autre, de tout jauger par rapport à  l’autre, de voir, d’entendre, de tout goûter en l’embarquant dans son jugement, d’imaginer l’effet de sa présence sur les autres, hommes et femmes, d’agir avec sa voix dans nos décisions, d’embrasser la nature avec l’image de son visage en filigrane, de l’avaler quand on se nourrit, de marcher en le portant, de s’endormir en voulant la ou le rêver, de se réveiller en l’enroulant dans le jour.

Et, comme si on sillonnait la vie sur un vélo à pignon fixe, sans roue libre possible, où quand on ne pédale plus on n’avance plus, on sait que si on s’arrête, on sera obligé de mettre un pied à terre. Cette terre si loin du bleu, si loin du ciel. Sinon, on tombe. 

Slave to Love… 

Ferry le dit dans sa chanson :

« Aimer c’est se sacrifier

Dis-lui que je l’attendrai

À l’endroit habituel

Avec tous les fatigués et les ennuyeux

Auxquels je ne pourrai pas échapper 

Pour être amoureux d’une femme

Tu dois savoir

Comment le fort devient faible

Comment le riche devient pauvre » 

Voilà, c’est le prix à payer. Quitte à être roulé dans la farine au bout du compte. Et bien sûr, y’a le masochisme qui vient se mêler à la fête. Et la paranoïa, et l’inquiétude, et l’anxiété, et la jalousie, et la torture morale, toutes ces joyeusetés.

Mais ça vaut le coup d’entrer en esclavage amoureux. Comme on entre dans les ordres. Même si on ne voit jamais le petit Jésus.

Bon, dans l’amour, la belle finit quand même par voir le petit Jésus. Et à ce moment-là, la notion d’esclavage peut s’estomper pendant une heure ou deux. Le temps de paniquer les acariens du sommier. 

Mais rien n’est moins sûr. C’est la glorieuse incertitude de l’esclavage amoureux.

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

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