Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Slow Down de Larry Williams !
Ce titre de Larry Williams, Slow Down, repris par les Beatles en 64, me fait penser que la lenteur c’est l’ennemi des imposteurs et des escrocs. Prendre le temps de lire, de revenir sur un paragraphe, de s’imprégner d’une phrase, de réfléchir, de se dire « oui, mais alors.. » Hou, qu’ils n’aiment pas ça ! Les meneurs de Panurge, les abrutisseurs de masse.
Anti zapper, tout ralentir, voilà le danger pour tous ces gougnafiers qui bradent nos existences par l’accélération. « Jachère » , ils ne connaissent pas. « Laisser pousser » , non plus. « Cycle des saisons » oui, mais en accéléré. Ils vous font un meuble Louis XVI d’époque avec un coup de chalumeau.
Un jour, un crétin issu de cette douce dictature de l’accéléré m’a doublé à plus de cent à l’heure en agglomération. Pour se retrouver au feu rouge en même temps que moi. J’ai baissé ma vitre :
– Excusez moi, vous allez les utiliser à quoi les trois secondes six dixièmes que vous avez gagnées sur moi pour arriver au feu ? À étudier votre prochain vote ? À faire du bien autour de vous, machin comme ça ?
Il m’a dit d’aller me faire enculer. Il était raccord avec la gouvernance qui, elle, me prodiguait déjà ce soin.
D’ailleurs vous remarquerez qu’il n’y en a pas un qui écoute ce titre. On peut dire : « Tu sais comment on reconnaît un progressiste accéléré ? Il a une attaque quand il écoute Slow Down. »
J’avais fait rire sur le même modèle mes petits enfants avec une blague d ‘école communale de mes tendres années : « Tu sais pourquoi les carottes, c’est bon pour la vue ?… On n’a jamais vu un lapin porter des lunettes. » Voyez, je sais être tendre aussi.
Mais revenons à nos démagogues… Du grec ancien demos qui veut dire peuple et du Basset moderne gogues qui veut dire les chiottes.
Ils mettent donc le peuple au petit coin, ces gens qui n’en finissent pas de fouler au pied toutes les valeurs humaines, qui font leur beurre de l’accélération. Le beurre Dernier Tango Marlon Brando spécial sodo. Ne ralentis pas, malheureux ! Tu vas me bouffer ma marge bénéficiaire!
Pour eux, progresser c’est accélérer. Finis le mijotage, le vieillissement naturel avec valeur ajoutée : tout obtenu sur le champ. Immédiateté. Chaud tout de suite. Micro-ondes. Tout s’indexe sur ce frotti-frotteur de particules qui nous embrase. J’évite la rime facile en ule.
Plus la peine d’attendre.
Vous voulez chanter comme Sting ou comme Pavarotti en deux jours ? Cours de chant micro-ondes.
Champion de patinage artistique en deux heures ? Glace de la piste micro-ondes.
Meilleur écrivain de la rentrée littéraire ? Traitement de texte micro-ondes.
Brûler les étapes. Surtout pas remettre cent fois sur le métier son ouvrage. Une fois suffit. Boileau tu peux aller aux champignons avec, je cite : « Hâtez-vous lentement et sans perdre courage/ vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »
Le résultat immédiat est exigé. Par contre, ils foutent des ralentisseurs partout sur les routes. Mais c’est pour faire du pognon avec les PV.
Bon d’accord, les éjaculateurs précoces peuvent faire l’économie de la capote à orgasme accéléré. Mais le marché peut bien se priver de profit sur une exception.
Dans cette fuite en avant programmée et toujours au profit des mêmes qui ne veulent pas aller jouer avec leurs milliards et plus nous faire chier, reste le problème de l’amour en accéléré. Qu’ils vont bien finir par résoudre pour refaire un petit billet de 100 milliards en plus à toute bolide.
Dès le coup de foudre, t’es déjà en double pénétration et en phase de rupture. Comme ça tu passes vite à un(e ) autre.
Oui… Slow Down, bordel !
Francis Basset
Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.
L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !