Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, The Man Who Sold The World, de Bowie, par Nirvana !
Ce gimmick du titre de Nirvana, The Man who sold the World, me rappelle quand j’allais manger chez ma mère.
Y’a déjà pas mal de temps, quand elle pouvait vivre encore toute seule, elle mettait le couvert pour son grand garçon. Le lecteur CD était posé sur la machine à laver dans la cuisine et diffusait ca.
Elle avait toujours éte branchée musique, Marianne. Elle était très rock’n’roll. C’est elle qui achetait les Stones ou les Beatles quand j’étais ado. Elle les achetait pour elle. Et elle les mettait à fond sur l’électrophone. J’aurais pu passer pour un branché musette à côté d’elle. Là, pareil. Elle m’accueillait bille en tête avec Nirvana.
Je m’asseyais pour manger et il m’arrivait de voir du beurre sur la lame de mon couteau et des bouts de persil collés dessus. « T’as pas un couteau propre ? » , je demandais à ma vieille maman. « C’est propre, c’est du beurre et du persil » , elle me répondait.
Dans son esprit, tant qu’on pouvait identifier les matières c’était propre. Si j’avais eu un truc croûteux, marron, inidentifiable à première vue entre les dents de ma fourchette, elle me l’aurait changée sans discuter.
Dans un genre différent mais tout aussi léger, en répétition avec mon groupe du temps de ma jeunesse échevelée qui m’a valu ma calvitie, le bassiste s’était dechaussé et avait posé ses pieds sur une chaise face à moi. Ça puait la chambrée son initiative. « C’est toi qui pues des panards comme ça, Popaul ? » , j’ai dit. « Non c’est mes chaussettes. »
Merveilleuses réponses dans les deux cas, que l’on peut élargir aux politiques : « Hé, vous foutez vraiment le pays à feu et à sang avec vos taxes, votre aveuglement quant aux vrais problèmes et autres billevesées ! » « C’est pas nous, c’est la mondialisation. C’est elle qui pue des pieds économiquement. Quant aux « incivilités », ils sont propres les couteaux : c’est du sang. » Bon.
Au moins, Kurt Cobain il a eu la pudeur de se suicider. Elle aimait bien sa voix. Et elle aimait la gueule de Zidane aussi. Elle avait un poster Leader price de lui dans son salon avec le slogan « J’adore vous faire gagner » en bandeau en bas. « C’est mon chéri » , elle me disait. Zidane, Kurt Cobain… vachement éclectique, ma vieille.
Que sont Kurt Cobain et ma vieille maman devenus ?… Et mes vieux potes tous disparus ?
Francis Basset
Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.
L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !