Permettez que je vous écrive… Marc Garcia

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Elle aime, Hélène. Elle aime aimer et prendre le temps de l’écrire. À l’encre de ses émotions, au fil de ses rencontres, ses lettres s’affranchissent de toutes les barrières. Comme seuls les mots savent le faire quand ils viennent du coeur.

« Permettez que je vous écrive, Monsieur Marc Garcia.

En tout premier lieu, je souhaite que cette missive, comme le font les ondes de la radio, traverse les cieux pour vous atteindre vous, Monsieur, qui savez aujourd’hui ce que nous, ici-bas, ignorons encore.

Bien évidemment, il me serait facile d’employer la deuxième personne du singulier tant nos échanges ont été nombreux, il y a… peu de temps. C’est peut être la dernière chose que vous m’ayez enseignée : le temps, quand l’autre met son empreinte sur votre âme, disparaît pour n’être qu’un épiphénomène.

La première image que je garde de vous, c’est cette longue silhouette, cette démarche silencieuse à pas feutrés dans un de ces longs couloirs de la Maison de la Radio. La seconde, c’est votre regard bienveillant et puis ce sourire à peine dessiné mais qui faisait briller vos yeux.  Comme une façon de dire : «Rien n’est grave, il y a toujours une solution !»

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À l’heure de notre première rencontre, votre réputation vous avait précédée, et la vox populi du service public de reprendre en choeur : « Le grand Marc Garcia vient s’occuper de la City Radio !! »

J’avais eu vent que vous étiez une tornade, que rien ne pouvait vous résister, que vous viviez radio, que vous respiriez radio. Et qu’il suffisait d’un dixième de seconde, voire moins, pour que votre oreille distingue le bon son du mauvais.

Tous ceux qui avaient croisé votre chemin étaient unanimes. À tel point que même ceux qui n’avaient jamais collaboré avec vous le disaient aussi. Le monde de la radio, il est vrai, est un petit village où les discussions vont bon train à la terrasse du café du commerce sur la place centrale des ondes.

À vos cotés, j’ai pu comprendre, jour après jour, que nul n’avait exagéré votre tempérament très radiophonique.

Vous saviez tout autant raconter durant des heures la radio, que la résumer en « sujet verbe complément». Surtout et avant tout, vous saviez la faire cette radio qui emplissait nos vies. Plus et mieux encore, vous saviez l’écouter, la décortiquer, la faire vivre, la faire vibrer, et nous avec.

Nous qui avons eu la chance et le bonheur de former l’équipe de vos dernières années, nous nous souvenons. Malgré ces longues heures passées depuis les premiers instants de la bande à FM, derrière des micros aux multiples couleurs et aux noms pluriels, nous restions tous attentifs à vos moindres remarques.

Je me souviens d’ailleurs de ce signe qui ne nous trompait guère après une prestation antenne : la porte de votre bureau. Ouverte, vous étiez assez satisfait. Fermée, mieux valait laisser passer l’orage du mécontentement.

Vous n’aviez de cesse de vous remettre en question. Jusqu’au doute ultime. C’est l’apanage des Grands Hommes dit-on. Vous en étiez un, à n’en pas douter.

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Monsieur Marc Garcia, vous étiez  de ceux qui illuminent, qui emportent dans leur sillage, de ceux qui rendent meilleur… Vous étiez un homme rare, en somme.

Permettez que je termine cette lettre en vous disant simplement que si parfois le micro peut manquer, c’est le son de votre voix que nous aimerions encore entendre.

Saluez tous les grands qui vous ont rejoint. Et pardonnez tous les faux pas que nous faisons dans ce monde qui trop souvent se noie dans de mauvais Larsen.

Je vous embrasse. »

Hélène Lacore Kamm

Et pour faire mieux connaissance avec Marc, ce beau documentaire qu’hlk prod lui a consacré !

One thought on “Permettez que je vous écrive… Marc Garcia

  1. Bravo Hélène ! Quelle déclaration et quel talent d’écriture ! Ce dont je ne doutais plus depuis un défilé de mode au Palais des Congres de Rouen que tu avais présenté avec ce créateur de la rue du Gros-Horloge disparu depuis…
    Je t’embrasse.
    Ah et puis, n’oublie pas, le 14 juin 2021, RVS aura 40 ans…
    Fabrice

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