Mystify : un Bon Trip avec Michael Hutchence 

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Plus de 20 ans après sa mort, un documentaire et une compilation sont enfin consacrés à Michael Hutchence. Il était temps !

Les années 80 ont été partagées au niveau musical. Nous avons eu le pire comme Début de Soirée, Rick Astley, Milli Vanilli, Poison, ou encore La Compagnie Créole. Mais nous avons eu aussi le meilleur avec l’explosion d’artistes comme Depeche Mode, The Cure, U2, ou encore Midfnight Oil. Et puis il y a eu INXS.

INXS, groupe qui a souvent joué en première partie de Midnight Oil sous son premier nom, The Farris Brothers. Comme Midnight Oil, le groupe d’Andrew, Jon, et Tim Farris venait tout droit du pays des kangourous. Autre point commun, le chanteur charismatique. Pour Midnight Oil, il se nomme Peter Garrett, et il est chauve. Pour INXS, il se nommait Michael Hutchence et aurait pu couper ses cheveux et en faire une moumoute à revendre au grand chauve tant il était fourni de ce côté là. La comparaison s’arrête là.

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Michael Hutchence, rocker trash à la gueule de gendre idéal, qui a eu la putain d’idée de s’arrêter de vivre un jour de novembre 97, après une forte absorption d’alcool et d’antidépresseurs. D’un autre côté, Paula Yates, ex-femme du chanteur morte d’une overdose d’héroïne, a toujours affirmé qu’Hutchence aurait trouvé la mort à cause d’un jeu auto érotique… Quoiqu’il en soit, il aura donc fallu attendre 22 ans pour lui rendre hommage.

À cette occasion, sortent un documentaire et un album intitulés Mistify : A Musical Journey With Michael Hutchence. L’album, qui comporte 20 titres, comprend de nombreuses versions inédites comme la démo de Deliver Me, les sublimes versions symphoniques de Baby Don’t Cry ou de la reprise d’Under My Thumb, ou encore la version surprenante de Never Tear Us Apart avec… Mylène Farmer ! Si, si, c’est possible ! À l’inverse du sublime Where The Wild Roses Grow de Nick Cave et Kylie Minogue, ce duo n’est pas une réelle réussite. La voix de Mylène Farmer est trop légère, voire trop en retrait, par rapport à la puissance de celle du chanteur d’INXS. On ne peut pas dire que ça colle.

Michael Hutchence était un homme véritablement charismatique. Il n’y avait qu’à le voir sur scène pour s’en rendre compte. Ultra énergique, beau comme un Dieu, chanteur talentueux et classe naturelle, il n’hésitait pas à s’accrocher aux retours de scène hautement perchés sans pouvoir en descendre. Oui, ce mec était vraiment très rock’n’roll. Il a d’ailleurs bien usé et abusé du triptyque «Sex And Drugs And Rock’N’Roll», comme le chantait si bien Ian Dury. La coke et la picole ne l’ont certainement pas aidé à rester en vie très longtemps.

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En revanche, elles l’ont peut-être aidé pour écrire des merveilles comme All I’m Saying, Devil Inside, ou ce morceau exceptionnel, véritable hymne antiraciste et rock’n’roll qu’est Original Sin. Sur l’album, la chanson est remixée dans une version hispanisante qui ne la met pas en valeur. On a l’impression d’entendre INXS remixé sur La Isla Bonita de Madonna. C’est peu dire que la version originale est franchement largement supérieure à celle-ci. On peut tout de même regretter qu’aucun morceau de Max Q, groupe parallèle monté par Hutchence en 1989, ne figure pas parmi cette vingtaine de titres. Des morceaux emblématiques comme Everything ou Sometimes auraient carrément pu avoir leur place.   

A la fin des années 80, Michael Hutchence était devenue une véritable icône, rock star grace à des tubes comme Suicide Blonde, composé pour Kylie Minogue, qui d’ailleurs ne figure pas sur cette compil’, ou Need You Tonight, dont on entend une version remix bien loupée, ainsi qu’une version live, en fond sonore, lorsque le chanteur parle.

C’est d’ailleurs la particularité de cet album. À plusieurs reprises, on entend Michael Hutchence s’exprimer. Souvent sur fond musical, que ce soit lors d’interviews radio, ou lors d’enregistrement comme pour Please (You Got That) avec Ray Charles. On assiste à un bout d’histoire musicale entre les deux stars qui travaillent ensemble. Michael Hutchence s’adresse au jazzman d’un «Mister Charles» ultra respectueux. En même temps, c’est Ray Charles, pas le pianiste de la MJC François Valéry de Bourg-la-Reine ! La version choisie ici est plus dance et moins rock que l’originale sortie sur Full Moon, Dirty Hearts en 1993.

Autre constat, on peut aussi voir que, contrairement à ce qui se fait maintenant, Hutchence n’avait absolument pas besoin d’Auto-Tune ou de quelconque artifice pour chanter juste. Il chante merveilleusement bien lorsque sa voix est isolée pour l’enregistrement de What I Need. 

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Le montage de l’album n’est pas sans rappeler un autre album, celui de Natural Born Killers, Tueurs Nés, en french in ze text, d’Oliver Stone. On entendait les voix de Woody Harrelson et Juliette Lewis chevauchant quasiment chaque morceau. C’est ici le même principe, même si aucun morceau n’est titré. Ce double album se décompose simplement en quatre parties : Face A, Face B, face C, Face D. Rien de plus, rien de moins !   

Michael Hutchence est décidément indémodable. La version de Spill The Wine, reprise d’Eric Burdon and War remixée à Abbey Road, est un des morceaux les plus joués actuellement sur les radios australiennes. En France, le morceau le plus joué sur les radios est le duo Ed Sheeran et Justin Bieber… La preuve que les Australiens ont bon goût! 

Laurent Borde

Mystify : A Musical Journey With Michael Hutchence /Petrol–Universal Music

2 thoughts on “Mystify : un Bon Trip avec Michael Hutchence 

  1. Je l’ai vu à Paris quelque mois avant sa mort. J’ai été subjuguée par le personnage. Dommage, cette mort absurde. Il nous manque beaucoup 😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘😘

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