Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Oh Well de Fleetwood Mac !
Ce gimmick de Oh Well de Fleetwood Mac me ramène toujours à Peter Green, guitariste et chanteur du groupe. John Mayall, bluesman mythique, l’avait pris comme guitariste pour succéder à Clapton parti fonder les Cream. Il disait que Green était bien meilleur que Clapton.
Je le place très haut dans mes 5 préférés avec Hendrix, Jimmy Page, Clapton et Alvin Lee. Puis, Peter est tombé en dépression. Trop de pression avec le succès. Pression, dépression….
Un jour, il arrive chez ses avocats avec un fusil. Motif : il ne voulait plus qu’on lui paye ses royalties. D’habitude, c’est plutôt le contraire, on agresse pour réclamer son pognon. Il tire dans le plafond avec son fusil. Ça lui vaut d’être interné dans une prison asile. Il devient fossoyeur quand il sort.
Et voilà à quoi j’associe le gimmick de Oh Well. À Peter Green, fossoyeur. Et à cette anecdote de Cioran, qui racontait qu’un jour une jeune fille était venue le voir, terrassée par un chagrin d’amour. Elle hoquetait dans ses sanglots, débordée par ses larmes. Il lui a alors simplement proposé d’aller se promener dans un cimetière. Elle en est revenue quelques temps après, rassérénée. Sa peine immense, relativisée par sa marche entre les tombes avait presque complètement disparu.
Moi, mon conseil serait autre : visionner un documentaire animalier. Observer une mésange s’occuper de ses petits ou un blaireau s’affairer dans les profondeurs de son terrier. Ça calme aussi. Bien sûr, pas notre blaireau à nous, avec papiers gras, bouteilles plastiques, tongues avec exposition de panards dégueus et masques jetés par terre.
Celui-là donne plutôt envie d’épouser sa peine, voire de macérer dedans jusqu’à plus soif. Avant d’en finir. Avec lui. Balle dans la tronche.
Donc, si un jour j’étais trompé, mais des fois on peut l’être comme on peut être séropositif sans le savoir, je n’irais pas me promener entre les tombes. Je regarderais l’éléphant s’affairer à sa survie dans la savane africaine. Je me dirais : « Au moins, lui ne s’emmerde pas avec un problème de cocu. Il se trompe déjà lui-même. Il s’est auto-vacciné. Et s’il se sent menacé et/ou remplacé, il charge. Décharger ne le concerne pas« .
Le trompé oui, si la femme qu’il aime part avec un autre. Il se retrouve avec sa semence comme une maman qui a perdu son bébé et qui se demande ce qu’elle va faire de ses deux seins pleins de lait, tout bêtes et désormais inutiles.
La solution serait de ne pas tomber amoureux, de crainte d’être poussé en bas un jour par des plus beaux, des plus forts que soi. Comme dit Souchon dans Quand J’s’rai K.O.
Oui, mais ça fait partie du jeu de la vie. Et je joue le jeu avec plaisir. Et j’en remets même une couche en jouant aux courses. Et non pas j’en remets une course en jouant aux couches. Le plus tard possible. Ma génération sera passée des pattes d’ef à l’EHPAD déf. Passons.
Finalement, pour pallier à un éventuel gros chagrin d’amour je vais peut-être aller dans le sens de Cioran et me faire installer d’ores et déjà ma tombe pour aller me promener autour quand ça m’arrivera.
Et rien ne m’empêchera d’observer les moineaux en train de lâcher des fientes sur mon beau marbre noir.
J’aime beaucoup ce qui est dit dans Oh Well… « Don’t ask me what I think of you, I may not give the answer that you want me to » …
« Ne me demande pas ce que je pense de toi, parce que je pourrai ne pas te donner la réponse que tu attends » …
C’est vrai que les gens quand ils te demandent ce que tu penses d’eux, ils veulent entendre qu’ils sont formidables, loyaux… Mais non.
Francis Basset
Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.
L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !