Dans les Chants de Grande Solitude

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Novembre vous confine et vous isole un peu plus ? Pourtant, vous n’êtes pas seuls ! Ils sont même nombreux à avoir chanté la solitude. Et c’est toujours moins désespérant… en chantant.

Ah, ce joli mois de novembre ! Avec ses jours qui se suivent et se ressemblent tous. Ou presque ! Pour la plupart d’entre-nous, c’est télétravail et pause, et télétravail, et repos, et télétravail…

Bon certes, il n’y a plus les galères du métro, lorsque coincés entre un géant aux dessous de bras qui puent la choucroute moisie et une vieille avec moumoute violette intégrée parfumée au soufre, nous venaient des envies d’ailleurs. Mais il y a tout de même l’éloignement des autres, un enfermement, une solitude évidente.

Un peu comme celle qui est décrite dans Mad World, de Tears For Fears. Le morceau, sorti en 1983 sur l’excellent album The Hurting, évoque la théorie d’Arthur Janov sur le cri primal. Théorie sur laquelle est d’ailleurs basé l’ensemble de l’album. En résumé grossier, pour le psychologue américain, toutes les maladies mentales comme les psychoses ou la dépression sont issues des souvenirs refoulés et emmagasinés dans l’inconscient.

La chanson dépeint un monde où le personnage rêve de choses terribles, comme la mort, qui lui permettent de diminuer son état anxieux et angoissé en permanence. Mad World aborde la solitude extrême ressentie au milieu d’une foule compacte, la tristesse, la douleur du bonheur du passé…

Composé à la guitare acoustique par Roland Orzabal quand il avait 19 ans, et inspiré par Girls On Film de Duran Duran, le morceau atteignit notamment la troisième place des charts hebdomadaires au Royaume Uni, la deuxième en Afrique du Sud au classement de Springbok Radio, et la vingt et unième en Allemagne. Mad World fut vendu à 250 000 exemplaires au Royaume Uni en 1983 et The Hurting fut écoulé à 100 000 exemplaires au Canada, 300 000 au Royaume Uni, et 500 000 aux Etats-Unis.

Devenu un classique, Mad World a fait l’objet de nombreuses reprises dont celle, très sombre, de Michael Andrews et Gary Jules en 2001 pour la B.O. de Donnie Darko, où les deux musiciens jouent la sobriété avec un mellotron, un piano, un piano électrique, et un vocoder.

Vingt ans après sa sortie originelle, le morceau retrouva une seconde jeunesse en 2003 avec la sortie du film en DVD et cartonna partout sur la planète. D’autres reprises du morceau sont également apparues au fil des années comme celle, assez réussie, de Jasmine Thompson, ou celle, assez ratée, d’Adam Lambert. Quant à la version de Mylène Farmer et Gary Jules, mieux vaut éviter de parler de choses sans intérêt.

La solitude a inspiré bon nombre d’artistes français, de Léo Ferré avec La Solitude, à Serge Reggiani avec Ma Solitude, en passant par l’inévitable Ne Me Quitte Pas de Jacques Brel. Un des morceaux qui exprime aussi particulièrement bien la solitude et la dépression qui peut en découler, est sans doute Ultra Moderne Solitude d’Alain Souchon. On peut le rapprocher, d’une certaine manière, de Mad World, le morceau français évoquant également l’idée de se sentir seul au milieu d’une foule remplie d’inconnus.

Différence de taille, la chanson se passe bien chez nous, plus précisément « boul’vard Haussmann à cinq heures». ça se passe aussi « à Manhattan dans un cœur » et « dans l’monde chaque seconde ». Dire que la solitude est universelle est évidemment un poncif, mais c’est tellement mieux quand c’est joliment chanté. La chanson écrite par Alain Souchon et composée par Laurent Voulzy à la fin des années 80 est si intemporelle qu’elle est, plus que jamais d’actualité, et pas seulement à cause du confinement. Malheureusement. 

Et puis, au moment où les États-Unis sont le centre du monde, il y en un qui se démarque particulièrement. À travers One Minute You’re Here, le morceau qui ouvre son nouvel album intitulé Letter To You, Bruce Springsteen évoque la solitude et la mort. Souvent, l’un ne va évidemment pas sans l’autre. Un album assez sombre sur lequel il se souvient de Clarence Clemons, George Theiss, et Dany Federici, à travers un morceau intitulé Ghosts.

Avec Last Man Standing, titre piqué à Jerry Lee Lewis, il semble se sentir terriblement seul en se remémorant la «grande époque», celle de ses débuts avec les Castiles et d’une époque où l’insouciance dominait. Un titre qui n’est pas sans rappeler Glory Days, autre morceau du Boss sorti en 1984 sur l’album Born In The USA.

Et puis, il y a I’ll See You In My Dreams, sorte de triste bilan où se mêlent solitude, mort, et des rêves permettant de se rappeler des bons moments. À noter tout de même, House Of A Thousand Guitars, morceau assez violent qui semble être directement adressé à Donald Trump, et Song For Orphans qui fait un constat terrible, voire horrible, de l’Amérique actuelle.

Le Boss est de retour mais pas tout seul. Avec ses copains du E Street Band, ou du moins ce qu’il en reste. Avec ce vingtième album studio, Springsteen évoque aussi la famille, la peur, la crainte. Le Boss frappe fort. Très fort… Et on aime ça ! 

On aurait pu aussi évoquer Under The Bridge des Red Hot Chili Peppers, Life On Mars de David Bowie, Il Voyage En Solitaire de Gérard Manset, Eleanor Rigby des Beatles, La Nuit, Je Mens d’Alain Bashung, Message In A Bottle de The Police, Reste Encore de Kent (l’artiste français pas le groupe suédois), et tant d’autres jolis morceaux…

Nous aurions encore pu mentionner La Vie Par Procuration de Jean-Jacques Goldman, Lonely de Akon, Tous Les Garçons Et Les Filles de Françoise Hardy, My Immortal d’Evanescence, Le Mal-Aimé de Claude François, FML (Fuck My Life) de Kanye West avec The Weeknd, ou T.S. de Diam’s… Oui, c’est vrai. On aurait pu… Mais pas là, non ! 

Laurent Borde

Tears For Fears : The Hurting / Mercury

Alain Souchon : Ultra Moderne Solitude / Virgin

Bruce Springsteen : Letter To You / Columbia

 

Dernière minute…

Le Bonheur sonne toujours deux Fois

Oh my God they killed Kanye ! (Ou presque… Ou pas…)

Au moment où nous mettons en ligne cet article, nous apprenons que le démocrate Joe Biden vient d’être élu 46é président des États-Unis.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, on avait appris auparavant la défaite, archi-prévisible celle-là, d’un grand pote du toqué peroxydé de la Maison Blanche, le rappeur Kanye West. Sa Suffisance n’a en effet récolté que 60 000 voix, ce qui fait peu sur un total de plus de 328 millions d’habitants.

À 43 ans, celui qui se fait surnommer Yesus, a avoué avoir voté pour la première fois à une élection présidentielle. Mais attention ! Il n’a pas voté pour n’importe qui ! Sur Tweeter, le mari de l’insupportable et ridicule Kim Kardashian a simplement déclaré avoir choisi «quelqu’un à qui je fais vraiment confiance… moi». 

Le Bonheur sonne toujours deux Fois-Kanye West-ParisBazaar-Borde

Sauf que… son intelligence redoutable l’a convaincu de remplir son bulletin de vote dans le Wyoming, état où il possède un ranch, et où il n’était pas qualifié. Autrement dit, même là où il est domicilié, son nombre de voix obtenues est de… 0 ! 

Fâché que le peuple américain n’ait pas vu en lui la lumière divine, Kanye a décidé d’annuler au dernier moment sa venue, prévue mercredi soir, au Jimmy Kimmel  Live, un grand late-show aux États Unis diffusé depuis dix ans sur le network ABC. 

Rassurez-vous ! Rassurons-nous ! L’homme le plus modeste et le plus intelligent du monde de la musique, de la terre, de l’univers et de son quartier, ne compte pas lâcher la bride rapidement puisqu’il l’a dit en deux mots « KANYE 2024 ».

Trump nous a fait flipper pendant quatre ans, son pote Kanye va encore nous faire marrer pendant quatre ans.

Ça c’est une bonne nouvelle ! 

Laurent Borde

 

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