Le Cinéma de Richard : la Brigade, un Bijou !

Il a vu au minimum tous les films et il préside la Fédération Nationale des Cinémas Français. Avec Richard Patry, chaque mercredi, trois bonnes raisons d’aller au cinéma. Début de séance !

C’est avec la Brigade que j’ai eu envie d’ouvrir les festivités de ce mercredi. Réalisé par Louis-Julien Petit avec Audrey Lamy, François Cluzet et Chantal Neuwirth, c’est MON film du trimestre ! J’adore le film autant que son réalisateur. Un mec épatant, totalement engagé dans de grandes causes et qui n’a pas oublié au passage de savoir faire rire. On lui devait déjà les Invisibles, dans lequel il racontait le quotidien de femmes dans un asile de jour. Il a également réalisé Discount, où l’on partageait la lutte d’employés d’un hard-disccount.

Avec la Brigade, il nous raconte l’histoire d’une jeune femme passionnée de cuisine, seconde dans un grand restaurant qui décide d’en claquer la porte parce qu’elle ne s’estime pas assez reconnue. Elle se retrouve finalement cantinière dans un foyer pour jeunes non-accompagnés, c’est à dire des jeunes migrants sans titre de séjour. Pour obtenir le précieux sésame, il leur fait suivre une formation est qu’elle soit évidemment validée.

Le sujet est grave et sérieux. Et tout le talent de Louis-Julien Petit est d’en faire une comédie mais absolument exceptionnelle ! Une comédie qui n’élude en rien les difficultés parfois dramatiques auxquelles ces jeunes mineurs se trouvent confrontés et sait aussi offrir des grands moments de joie et de rire.

Audrey Lamy et François Cluzet sont formidables et les jeunes comédiens le sont tout autant. Pour la plupart, des mineurs eux-mêmes sans papiers qui finalement jouent leurs propres rôles. C’était la volonté de Louis-Julien Petit. Certains d’entre eux ont réussi leur projet professionnel. L’un va retourner en Sierra Leone, un autre a trouvé une place dans un restaurant parisien. Il y a eu autour et avec ce film plein de belles histoires de ce genre.

La Brigade est un bijou. Et si vous ne deviez vous qu’un film ce trimestre, ce serait sans doute aucun celui-là !

À voir également, l’adaptation du troisième tome des souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, le Temps des Secrets porté à l’écran par Christophe Barratier, avec Anne Charrier, Mélanie Doutey et Guillaume de Tonquédec.

Si Louis-Julien nous parle de la France d’aujourd’hui, Christophe nous parle, lui, d’une France dont on aimerait qu’elle ait existé. Une France magnifiée, un brin idéalisée, des années 1900, au cours desquelles le jeune Marcel Pagnol va vivre ses premiers émois, ses premiers amours.

On sait depuis les Choristes tout le talent de Barratier. On sait ce qu’on vient chercher chez lui et on le trouve. C’est du grand cinéma populaire qui sait réunir toute la famille. Les images sont belles et les décors sublimes, les cigales chantent fort et Guillaume de Tonquédec a un accent craquant. Rien d’hirsute ni de décoiffant mais un académisme de bon goût comme de bon teint pour un film fidèle à Pagnol et très réussi !

Et parce que j’aime tous les cinémas et que j’apprécie les contrastes, je vous conseille une Mère de Sylvie Audcoeur avec Karin Viard et Darren Muselet.

Un film à huis-clos qui raconte la rencontre entre une mère, inconsolable depuis la mort de son fils, et l’homme tout juste sorti de prison qui l’a tué lors d’une rixe. Elle n’a qu’un désir, se venger. Mais ce n’est pas si simple. Y a-t-il encore une place pour le pardon ? Pour la rédemption ? C’est un dilemme dont Karin traduit magnifiquement la violence et la complexité.

Un film comme une confrontation, comme une bataille entre ces deux personnages. Pour la même raison, un film sans doute plus clivant que les deux précédents mais un film fort et dérangeant. Donc, à voir !