Le Gimmick du Rock’n’Râleur : « I Heard It Through The Grapevine »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui,  I Heard It Through The Grapevine de Creedence !

 

Ce gimmick du titre de Creedence,  I Heard It Through The Grapevine, me fait regretter l’époque où on entendait parler de quelque chose, en douce, subrepticement.

I Heard It Through The Grapevine, le bruit court, j ai appris par la rumeur… C’est peut-être qu’un bruit de chiotte, pas une certitude… C’est sympa l’expectative, parfois. C’est chiant les certitudes. Déjà, on a la certitude de notre mort…

Maintenant, on nous balance des certitudes à tout bout de champ. C’est pour ca que ne peux plus regarder les infos. J’ai utilisé mon capital « nouvelles du monde » comme quand on utilise son capital soleil pour la peau et qu’elle devient vulnérable aux mélanomes.

Et surtout, j’ai largement utilisé  mon capital désinformation. C’est dur de se sentir cocu de vérité, exclu de ce qui se passe vraiment. Mais pas Through The Grapevine. Ça, c’est poétique. Je l’ai entendu par le vent dans les vignes. The answer is blowing in the wind, comme disait Bob…

À une époque , l’information s’efforçait d’être impartiale, ne servant pas forcément la soupe au pouvoir en place, et elle se laissait découvrir.  On avait le temps de supputer. Là, elle est en temps réel, hautement détaillée, fouillée, déclinée.

On nous exhibe, nous exhume la saloperie du monde et de ses acteurs principaux, ses tenants et ses aboutissants de façon crue, rude, trash, vulgaire. Toute la beauté des êtres et des choses est occultée au profit de la déviance et de la purulence dévoilée. Amen. J’ai la pêche moi, aujourd’hui. Mais j’aimerais bien entendre les choses through the grapevine

Oui, je voudrais apprendre des trucs en les supputant, en les supposant, en les devinant through the grapevine.  Comme un oui dire moyenâgeux. J’ai ouï dire que la boulangère était une folduc. J’ai ouï dire qu’il y a des gens qui m’aiment bien et qui répondraient présent si j’étais dans la merde.

J’aimerais aussi hear through the grapevine dans les transports. Pas entendre en direct la pauvre vie des téléphoneurs compulsifs.

Idée de petit boulot d’avenir : compacteur de bavassage au téléphone dans les endroits publics. Surtout dans les trains.

Tu repères celui/ celle qui va rester trois quarts d’heure au téléphone et que, même sur la plate forme, il/elle jacte tellement fort qu’il/qu’elle  pourrit le trajet de tout le wagon. Tu lui tapes sur l’épaule:

– « Qu’est-ce que vous voulez lui dire à votre ami (e), en gros… »

– « Ben, que c’était super la soirée et que j’étais content(e) de revoir Jean-Pierre. Bien qu’il ait perdu son travail, il est resté pareil mais il a un peu grossi. Normal, il aime la bonne bouffe mais depuis qu’il est remarié darladiladada obladioblada… etc etc. »

Et toi, tu sors ton bloc et tu résumes tout ça en ajoutant deux/trois trucs sur les vicissitudes de l’existence et la nécessité d’avoir toujours un tube de Pévaryl sur soi pour les champignons et un de Mitosyl pour l’érythème fessier. Et voilà. Tu lui tends les cinq lignes à balancer à l’interlocuteur qui piaffe à  l’autre bout.

– « Voilà.  Ça vous fait 30 euros. »

– « Hein ? »

– « Et 50 si vous dépassez les cinq lignes, et si  vous ne raccrochez pas après. »

Et tu lui désignes les deux molosses qui viennent de se pointer officiellement.

Je progresse vachement en tolérance, j’ai remarqué. Faut dire qu’on m’a si peu cassé les couilles tous azimuts et à longueur de temps…

I Heard It Through The Grapevine

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

 

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