Le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur : « Get It On »

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Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Get It On de T. Rex !

 

Ce titre de T. Rex, Get It On, me fait penser à la jeunesse. Peut-être parce qu’inconsciemment, je pense à la réputation de Marc Bolan, le leader du groupe qui avait un penchant pour les jeunes filles en fleurs, encore plus en fleur que lui parce qu’il était très jeune du temps de sa gloire. Jeunesse liée aussi à ses chansons qui étaient des chansons de l’enfance. 

Il avait une frimousse de poète romantique. Il est mort à à peine 30 ans, dans un accident de voiture. Comme James Dean. 

Pour moi, ce gimmick incarne complètement la jeunesse. Et la mienne dans la foulée.

Cette période de la vie où tout est comme une photo Polaroïd qui vient d’être prise. Tout est flou. On ne sait pas quelle va être l’image. Alors, on fonce. On tente des choses, on projette, on imagine. On donne sa chance à  tout ce qui passe. Le monde est beau et improbable comme la terre bleutée vue d’un satellite. 

Get It On

Puis, les années commencent à  arriver sur la pointe des pieds. L’image Polaroïd révèle une forme. Pas tout à fait celle qu’on attendait mais on s’ajuste. Et l’image devient de plus en plus précise à mesure que les années deviennent de plus en plus pressantes. Alors on voit.  Ah c’est ça, la vie ! Elle a cette tête-là.

On s’ajuste encore. On revoit ses ambitions à la baisse. Ou à la hausse. Selon qu’on a le tempérament bouteille à moitié vide ou bouteille à moitié pleine.

Et arrivé à un certain âge, on vit avec la photo bien révélée, bien précise. Et elle est tellement crue qu’on en devient aigri. Ou sage. Ou qu’on décide de tirer un autre Polaroïd pour se repaître du beau flou blanchâtre de la première minute. C’est ce que l’artiste choisit de faire tout au long de sa vie.

Get It On

C’est archi rebattu de dire que le temps passe à une vitesse folle. Je me demande toujours comment de simples heures s’y prennent pour faire des jours et des années à une telle cadence infernale.

Pourtant, elles sont éternisables, ces heures. 

Il suffit de ne pas avoir la nécessité qui vous pousse au cul dans un goulet sans fin. Survivre est un accélérateur de particules temporelles. Se lever, affronter une tâche, se justifier auprès de ceux qui vous font bouffer, la peur au ventre de ne pas être lourdé et de pouvoir honorer les factures, tout ça fait de toi un cocu du temps.

Pendant ce temps-là, t’as le temps de rien. Il faut être riche pour mettre les aéro freins à  ce putain de Chronos. Riche de la non-nécessité de gagner sa survie. Luxe absolu d’être contemplatif. Se dire voilà, j’ai une rente qui m’assure le nécessaire et des fulgurances de superflu. Alors toi, nécessité, vas te faire sodo.

Et on regarde autour de soi. On s’imprègne des paysages, des êtres et des choses. On démultiplie ses pensées.

On met le temps à sa botte : « Oh ! Douch’ment, bijou ! Ho, ho, calme ! » Finie la tachycardie des heures. On passe à la bradycardie des jours et des semaines. Le rythme cardiaque d’Eddy Merckx au repos. 

Et on a conscience du sang qui coule dans nos veines, de la sève qui coule dans les arbres et les plantes. Et la vie se déroule comme dans un ralenti de Sam Peckinpah. 

Et, luxe total, après avoir goûté à  la beauté des choses en savourant les instants, dire un matin à son miroir en se réveillant de tous les rêves du monde : « Bon. Ben, j’aimerais bien mourir maintenant. »

Bon… C’est une fiction. Personnellement, il n’en est pas question.

Get It On

Francis Basset

Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.

L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !

 

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