Le Rock’n’Râleur vous livre ses anecdotes que lui inspirent des célèbres Gimmicks Rock qui demeurent dans son cœur et dans son froc. Aujourd’hui, Oh Pretty Woman de Roy Orbison !
Cette chanson mythique Roy Orbison, Oh Pretty Woman, avec son gimmick lancinant comme un concours de tee-shirts mouillés me vient à l’esprit chaque fois que je vois une pretty woman bien sûr, mais surtout il me fait me demander pourquoi les jolies filles, même très jeunes, étaient toujours prises.
« Quand je dis « jolies » , ce n’est pas seulement l’apparence, la beauté englobe tout l’être. Et ce n’est pas une vaine formule de politesse comme « la jeunesse c’est dans la tête » que l’on dit sans vergogne au papy qui fibrille du déambulateur et à la mamie qui shoote dans ses nichons.
Je me demande toujours pourquoi ces jolies filles n’ont pas attendu, comme on attend la moisson, ou l’arc-en-ciel après l’orage. Bien sûr, ça se décline à « pourquoi elles ne m’ont pas attendu MOI » .
Je sais, c’est vilain. C’est bouffi d’orgueil. C’est prétentieux. Mais à ma décharge, municipale ou autre, y’a un petit bémol en ma faveur, je ne leur aurais pas demandé l’exclusivité de leur beauté, étant bien conscient de leur universalité, et que leur grâce et leur esprit appartiennent au bien commun, au patrimoine mondial. J’aurais juste été heureux qu’elles m’apprécient et partagent des choses, ou un appartement avec moi.
Chaque fois que j’ai rencontré une de ces femmes, j’ai eu envie de lui dire :
–« Bien sûr vous avez quelqu’un que vous aimez, vous avez des enfants , un mode de vie avec votre famille auquel vous tenez… »
Et elle m’aurait répondu :
–« Oui, pourquoi ? »
Et elle aurait enchaîné , l’oeil brillant, pour peu que je l’y invite, sur sa rencontre avec l’heureux élu dans je ne sais quel vernissage ou déjeuner d’affaire.
Et moi j’aurais pensé très fort :
–« Mais pourquoi ? Vous aviez tout le temps, tous les choix du monde, tous les atermoiements du monde ? Pourquoi cette précipitation comme si, lookée comme Arlette Chabot ou Martine Aubry avec la dure -mère de Nabila, vous aviez peur de rater l’affaire ? Pas de précipitation , bordel de chiasse ! »
Je deviendrais même grossier en moi-même devant tant de gâchis. Évidemment, je vous entends me dire : « Oui, mais la peur de la solitude… » Quelle peur ? Quelle solitude ? Ça se travaille, la solitude. Ça s’apprivoise. C’est pas la mauvaise fille, la solitude. Beaucoup plus sympathique que la compagnie envahissante, rabâcheuse et ingérante d’un beauf révélé ou d’un technocrate ennuyeux.
Ah évidemment, c’est comme les abdominaux, il faut de l’effort. Et s’aimer assez pour s’auto-supporter ou s’auto-non détruire. Se familiariser avec soi et aimer sa propre compagnie demande du recul, du détachement, une bienveillance vis à vis de soi- même. Parce qu’on a souvent tendance à s’auto-importuner, voire même à se dégoûter. L’envie y est pour beaucoup. On se laisse aller à convoiter ce que l’on n’est pas au fond. Oscar Wilde disait : « Sois toi-même, les autres c’est déjà pris. »
Eh oui, c’est toujours plus facile avec un modèle. On peut déléguer.
Quant à l’homme avec lequel cette jolie fille, cette belle âme de surcroit s’est empressée de partager sa vie vous allez me dire aussi et surtout qu’ il est peut-être très bien ce garçon. Bien sûr. Mais une femme comme ça ne DOIT pas se contenter d’un pis aller, des compliments du jury, d’une boîte de jeux. Aussi ludique soit-elle. Elle se doit d’attendre l’absolu.
Je sais aussi, il y a les enfants qu’il faut faire avant la date de péremption hormonale. Tout ça pousse à une certaine précipitation. Mais diantre, les filles, à part ça, c’est si fastidieux que ça d’attendre le grand amour, celui qui fait qu’on peut mourir avec l’absolu accompli ?
Vous attendez bien le bus… ou un virement… ou que vos cheveux repoussent. Le mythe du prince charmant que vous étiez prêtes à attendre toute une vie était si volatil ?
Cela dit, j’en connais qui ont eu le « cran » d’attendre. Il m’a été donné de lire dans leurs âmes, en écartant les rideaux de leurs yeux d’encore petites filles, qu’elles ne regrettaient pas. Comme d’autres, plus rares ont été ravies d’avoir tiré le bon numéro en se casant tout de suite. Mais en se privant de la profonde expérience d’elles-mêmes.
Je vous laisse méditer là-dessus.
Francis Basset
Lire le Gimmick Rock du Rock’n’Râleur, c’est bien.
L’écouter, c’est très bien aussi… En plus, il y a la guitare !
Peut-être parce que notre civilisation occidentale répond à certains codes ? Qu’à tel âge il faut que ceci ou celà soit « accompli », un mariage, des enfants, une maison, un cdi, etc, etc…
Que si ces choses ne sont pas accomplies, on doit supporter le regard interrogateur ou parfois même accusateur des « autres » ? …
Et qu’on ne sait plus prendre le temps, patienter. Même si c’est pour se rendre compte qu’au final, on s’est planté ? 😉
Peu ont le courage et la témérité de refuser toutes ces conventions. Mais il y en a, et elles/ils méritent tout mon respect !
« Société, tu m’auras pas » chantait Renaud, il y a fort fort longtemps…