Novembre au Théâtre avec Rosemary

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Rosemary aime le théâtre tout le temps. L’été, à Avignon. À Paris, le reste de la saison. Les frimats de Novembre n’ont pas su éteindre sa passion. Ses découvertes et ses bons choix.

Novembre, c’est le retour du froid qui annonce l’hiver. Mais heureusement, on se bouge quand même et on arrive à voir des pièces passionnantes, qui savent réchauffer le corps et l’esprit. Dans cette ville de grand solitude que peut être Paris parfois, le théâtre nous offre de nous réunir tous ensemble, le temps de quelques très beaux récits et d’illuminer notre grisaille saisonnière.

Dans les Forêts de Sibérie-Novembre au théâtre avec Rosemary-ParisBazaar-Rosemary

J’ai ainsi aimé me fondre dans les Forêts de Sibérie, au théâtre de la Huchette. Les Forêts de Sibérie, c’est tout d’abord un livre magnifique de Sylvain Tesson, qui vient de valoir à son auteur le Prix Renaudot. C’est ensuite un film, réalisé par Safy Nebbou avec Raphaël Personnaz. C’est enfin une pièce de théâtre. Elle a fait mon bonheur, l’autre soir.

Dans ce seul en scène, William Mesguich nous raconte donc l’expérience de Sylvain Tesson. Cet écrivain aventurier, comme on ne pensait même plus qu’il pouvait en exister encore, a fait le choix de partir vivre seul pendant 6 mois dans le froid et la solitude pour se retrouver.

Isolé au milieu de ces grandes et vastes forêts de Sibérie, avec pour seules occupations la pêche qui lui permet de se nourrir et la coupe de bois pour se chauffer, il retrouve l’essentiel. Et réapprend le bonheur de la lecture comme celui de la réflexion solitaire. 

Avec lui, je me laisse gagner par la magie du vent qui souffle et la brûlure apaisante de la vodka. Je redécouvre aussi les mots qui enivrent, ceux de Rousseau ou de Casanova. Devant les braises du feu crépitant, portée par la poésie de Tesson et sa voix envoûtante, je me surprends à devenir contemplative. La paix m’envahit. J’oublie mon monde, mon Paris, mon métro… Dans les Forêts de Sibérie, un beau voyage dont je reviens changée. C’est magique, le théâtre !

Dans-les-forêts-de-Sibérie-Mesguich-Novembre-au-Théâtre-avec-Rosemary-ParisBazaar-Rosemary©Raymond Delalande-SIPA

Dans les Forêts de Sibérie, d’après le roman de Sylvain Tesson paru chez Gallimard et Prix Renaudot 2019, un seul en scène de William Mesguich, au théâtre de la Huchette.

 

C’est peut-être l’envie de prolonger le plaisir du rêve qui a ensuite porté mes pas vers le Lucernaire, où Michaël Hirsch existe d’autant mieux qu’il dort.

Michaël Hirsch-je pionce donc je suis-Affiche-Novembre au Théâtre avec Rosemary-ParisBazaar-Rosemary

Je Pionce donc Je Suis, c’est le tire de son nouveau seul-en-scène. Et je l’avoue sans peine, j’ai eté séduite, conquise, envoûtée par cette histoire tellement actuelle. Michaël Hirsch et Ivan Calberac, les deux auteurs, nous racontent la vie absurde, drôle et poétique d’Isidore Beaupieu, un homme qui va conquérir le monde en dormant. Ça laisse songeur. Et pourtant, ça commence mal pour lui. Non seulement il perd son job en s’endormant pendant le discours de son patron, mais il va en plus perdre sa femme.

Je Pionce donc Je Suis, c’est l’histoire d’un monde, le nôtre, qui a oublié que l’Homme a besoin du rêve pour l’aider à vivre avec les étoiles. Michael Hirsh se joue des mots avec talent et astuce, et ses jeux nous font sourire et rire…  « l’Urgent ne fait pas le bonheur » a fait le mien. J’ai pensé parfois à Raymond Devos. Et sa vie et ses tracasseries, métro, boulot, dodo, c’est la mienne, la nôtre.

Incarnant tour à tour avec brio plus de vingt personnages, Michaël Hirsch transforme le réel et nous entraîne dans une aventure singulière, remplie d’humour et de poésie pour nous faire rêver. Avec lui, la vie devient un conte enchanteur. J’en suis sortie enchantée et ravie.

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Je Pionce donc Je Suis, par Michaël Hirsch, co-écrit avec Ivan Calbérac, mise en scène de Coltilde Daniault au théâtre Le Lucernaire.

 

Vous allez penser que je suis d’humeur changeante et vous aurez sans doute raison, mais pourquoi passer à côté de l’incroyable palette d’émotions que seul le théâtre sait offrir ? J’ai eu aussi un grand plaisir à me plonger dans le formidable huis-clos que propose en ce moment le théâtre Hébertot.

En Garde à Vue-Affiche-Novembre au Théâtre avec Rosemary-ParisBazaar-Rosemary

À l’origine, il y a Brainwash, ce très bon roman policier de John Wainwright paru en 1979. Trois ans plus tard, Claude Miller le portait à l’écran et signait un chef d’oeuvre. Garde à Vue réunissait, vous vous en souvenez, Lino Ventura dans l’un de ses derniers grands rôles, Michel Serrault, Romy Schneider et Guy Marchand. Un succès public autant que critique qui valut au film quatre Césars, dont celui du Meilleur Acteur pour Serrault et celui du Meilleur Second Rôle Masculin pour Marchand.

Aujourd’hui, le roman est donc adapté au théâtre et si le film était poignant, la pièce ne l’est pas moins qui s’articule autour d’un duel implacable, un soir de Noël, entre le commissaire Toulouse et Monsieur Bergerot, le maire de cette petite ville où ont été commis trois viols suivis de meurtres, à chaque fois des jeunes filles. Le maire est suspecté, même sa femme l’accable. L’étau se resserre avec la guillotine pour seule ligne d’horizon.

Les quatre comédiens sont exceptionnels ! Thibaut de Montalembert est juste magistral en coupable désigné et tient tête à Wladimir Yordanoff, formidable de pugnacité dans son rôle de flic. Marianne Basler est toujours juste et émouvante de dignité dans le rôle de cette femme délaissée par son mari. Francis Lombrail n’est pas en reste qui donne à l’inspecteur Berthil ce qu’il lui faut de maladresse et de brutalité. Une histoire forte, des comédiens magistraux, une grande pièce !

En Garde à Vue, d’après Brainwash roman de John Wainwright, adapté par Francis Lombrail et Frédéric Bouchet, mise en scène de Charles Tordjman.

Avec Wladimir Yordanoff, Thibault de Montalembert, Francis Lombrail et Marianne Basler.

Au théâtre Hébertot.

Rosemary

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