Quand la Police sort en Vinyle

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The Police est de retour ! Pas avec un nouvel album, malheureusement, mais avec une nouvelle version remasterisée de ses albums vinyles. Retour sur l’histoire d’un groupe fabuleux.

 À la fin des années 70, plusieurs genres musicaux se tamponnent. Le reggae, avec Bob Marley comme étendard, le punk, avec les Sex Pistols ou les Clash, et la disco avec Donna Summer ou Abba.

Il y a aussi l’insipide mélange de disco et de punk, comme celui de Rod Stewart qui braillait Da ya Think I’M Sexy ? Coté rock dur,  ACDC électrisait les foules avec, notamment, Let There Be Rock et Highway To Hell. Joy Division plongeait l’Angleterre dans une noirceur totale avec Unknown Pleasures pendant que The Cure affirmait Boys Don’t Cry.

Évidemment, il y avait aussi Clapton et Slowhand, Dire Straits et Sultans Of Swing, ou encore Kraftwerk qui répandait sa Radio-Activity. En France, le belge Plastic Bertrand, qui ne chantait pas «en vrai», se balançait comme un Pinocchio sous coke en mimant Ça Plane Pour Moi, Sheila et ses shorts à paillettes faisaient des ravages (pas forcément positivement), pendant que Régine se persuadait d’avoir importé le disco en France. Heureusement, Bashung jouait à la Roulette Russe, Trust en foutait une pleine gueule à L’Elite, Starshooter hurlait Betsy Party, quand Téléphone évoquait La Bombe Humaine.

Tout à coup, un ovni surgit de nulle part. Conduit par deux anglais et un américain, le vaisseau s’appelle The Police.

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Trois blondinets, apparemment biens sous tous rapports, ont l’idée de mélanger punk, rock, jazz, et reggae. Gordon Sumner, connu sous le pseudo de Sting, bassiste du groupe, en est aussi l’auteur et le chanteur. Stewart Copeland, fils de diplomate américain, est batteur-percussionniste. Andy Summers, est le second guitariste. Il remplace le guitariste originel, le Corse Henri Padovani, avec qui il ne s’entend pas et dont il provoque le départ.

Le résultat est pour le moins surprenant, explosif, et original. Le premier album, intitulé Outlandos D’Amour, rencontre aussitôt un succès mondial grâce à des morceaux comme Roxanne ou Can’t Stand Losing You. Malgré un accueil assez froid de la presse à sa sortie, l’opus est aujourd’hui parmi les 500 meilleurs albums de tous les temps selon le magazine Rolling Stone. S’en suit une tournée mondiale éprouvante. The Police ne quittera plus jamais le haut du classement.

Il confirme son succès avec l’album suivant, Reggatta De Blanc. Message In A Bottle, le single qui en est extrait, connaît un véritable succès partout sur la planète. Rebelote pour une tournée mondiale. Cette fois, les « Policemen » traversent une vingtaine de pays. Comme le précédent, il fait aujourd’hui partie des 500 meilleurs albums de tous les temps. Les dissensions entre les membres du groupe commencent à poindre.

En 1980, The Police sort Zenyatta Mondatta. Souvent considéré comme l’album le plus faible du trio, il comporte pourtant des pépites comme Don’t Stand So Close To Me, inspiré de Lolita, le chef d’oeuvre de Nabokov, ou encore Driven To Tears. L’album reçoit deux Grammy Awards. Les engueulades entre Stewart Copeland et Sting sont de plus en plus vives au cours d’une nouvelle tournée mondiale et se poursuivent lors de l’enregistrement du troisième album, Ghost In The Machine. Le groupe change un peu de cible et utilise l’électronique. Parfois trop. Le single Every Little Thing She Does Is Magic a beau cartonner, le groupe est au bord de la rupture.

Dans le documentaire Can’t Stand Losing You – Surviving The Police, réalisé par Andy Summers en 2012, le guitariste parle ouvertement de cette période comme d’une véritable rupture avec les deux autres. La drogue, l’alcool, et ses déboires sentimentaux n’y sont parfois pas étrangers. Pour Synchronicity, les trois musiciens ne se parlent plus. Ils enregistrent chacun dans un coin de la villa servant de studio. Stewart Coepland est dans la salle principale, Sting dans le cuisine, et Andy Summers, juste à côté. Hors de question de s’adresser la parole.

Malgré les énormes succès de Wrapped Around Your Finger ou Every Breath You Take, le groupe annonce sa séparation au terme d’une tournée mondiale de neuf mois. Sting entame alors une carrière solo, Stewart Copeland se consacre aux musiques de films et Andy Summers se consacre à la photo et enregistre un album pop et plusieurs autres orientés jazz. Un des ultimes morceaux de Police restera la version plus électronique de Don’t Stand So Close To Me, sortie en 1986. Par la suite, le groupe se retrouvera en 2007 pour une gigantesque tournée mondiale de pratiquement une année.  

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Avec la réédition des vinyles de The Police en versions remasterisées, on se rend compte que, contrairement à certains artistes de la même époque, leur musique n’a absolument pas pris une ride. Leur fabuleux mélange musical sonne toujours brillamment. Comment se lasser d’un groupe ayant pour membre un guitariste extraordinaire, un des meilleurs batteurs de tous les temps, et un bassiste chanteur qui aurait pu s’abstenir de prendre des chèques avec Gims et Mylène Farmer ?… The Police est un groupe unique. Un groupe de légende dont on ne cessera d’espérer un nouvel album, même si celui-ci ne viendra peut-être jamais. 

Laurent Borde

 

The Police : – Albums vinyles remasterisés: sortie prévue le 8 novembre / Polydor

                          – Every Move You Make : The Studio Recordings CD ou vinyle remasterisés + un CD ou LP de Faces B) / Polydor

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